M. Kacem AITYALLA, Président d’Honneur du Cluster Digital Africa : « C’est à la diaspora africaine de s’organiser, de devenir une force de propositions et venir investir chez elle »

M. Kacem AITYALLA, Président d’Honneur du Cluster Digital Africa : « C’est à la diaspora africaine de s’organiser, de devenir une force de propositions et venir investir chez elle »

Chef d’Entreprises de plusieurs sociétés en Europe, Asie et une en Algérie ; en 2002, 1er algérien à introduire sa société en bourse sur le marché réglementé d’Euronext Paris, en 2003, il accompagne le Président français SEM Jacques CHIRAC lors de la visite officielle en Algérie ; en 2003, le Président Jacques CHIRAC, le nomme Chevalier de la Légion d’Honneur en tant que Chef d’Entreprises issu de la diaspora africaine et pour l’accompagnement de l’action du Gouvernement, pour encourager la création d’Entreprises dans les banlieues ; en 2007, Lauréat en France du Prix de Chef d’Entreprise issu de la diversité par le Ministre des PME-PMI, M. Renault DUTREIL. Kacem AITYALLA est un homme engagé à voir et se réaliser le développement économique du continent africain, par sa diaspora. Pour lui, elle doit impérativement s’impliquer afin d’atteindre cet objectif. Dans une interview que nous a accordé le Président d’Honneur du Cluster Digital Africain (CDA), M. AITYALLA, lors de sa mission en Côte d’Ivoire du 22 au 27 février 2022, cet influent et dynamique Chef d’Entreprise nous parle de sa mission en Côte d’Ivoire et invite la diaspora africaine et les Partenaires, à investir et à soutenir l’Afrique.

A.E : Présentez-vous à nos lecteurs

Je suis Kacem AITYALLA, Président de la Chambre Algérienne de Commerce et d’Industrie (CACI) en France depuis septembre 2014, Président d’honneur du Cluster Digital Africa (CDA), né le 11 mai 1953 à Petitjean (Maroc), marié, père de 4 enfants et de nationalités algérienne et française. J’ai débuté ma carrière en qualité de Responsable Recherche & Développement dans un Groupe européen avant de créer ma société qui a été la 1ère Entreprise au monde à avoir affiché une image de télévision sur un écran plat.

 

A.E : Aujourd’hui à Abidjan, quelles sont les raisons de votre présence en terre ivoirienne ?

C’est en tant que Représentant du Président du Cluster Digital Africa (CDA), Amadou DIAWARA et sur invitation de la mairie de San Pédro que j’ai mené une délégation restreinte à la 4ème édition du Festival Culturel de Saint-Pierre de la ville de San-Pedro (Sud-Ouest de la Côte d’Ivoire) et au « Business Forum » qui se sont tenus sous le Haut Patronage de M. Le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ivoirien, Son Excellence Monsieur Patric ACHI.

     

A.E : Pourquoi le choix de la Côte d’ivoire pour votre Projet ?

La Côte d’Ivoire est un pays très dynamique ; les jeunes et les femmes y sont très actifs. Les anciens ont su transmettre aux générations future la sagesse et l’intelligence traditionnelle. Pour le Cluster Digital Africa, l’Intelligence traditionnelle est au centre de notre dispositif de développement. Nous répondons aussi aux demandes et sollicitations qui émanent des responsables des pays africains.

A.E : Quelles seront les secteurs d’activités qui auront un fort intérêt pour les investisseurs africains et de la diaspora ?

Le Cluster Digital Africain a diffusé l’appel à l’ensemble de ses membres (diaspora africaine et pays), une cinquantaine d’investisseurs ont participé à cette mission. Cette mission était restreinte en raison de la situation sanitaire ; nous reviendrons bientôt plus nombreux.

A.E : Pouvez- vous nous parler du Cluster Digital Africa, de façon brève, vu que vous en êtes Président d’honneur ?

 Le Cluster Digital Africa est une Plateforme d’intelligence collective mise en place par le Centre d’Innovation de Recherche Technologique et d’industrie Créative CIRTIC. L’objectif du Cluster Digital Africa est de faciliter la transformation Digitale en Afrique à travers une réflexion sur des solutions innovantes qui contribueront positivement à l’amélioration des moyens de subsistance et à l’accélération du développement à travers le monde. Ce concept s’intéresse aux secteurs socio-économiques, sanitaires, éducatifs, écologiques, industriels, énergétiques etc. Des missions que le CDA s’est fixé sont de propulser l’écosystème numérique africain à travers la réalisation des actions suivantes notamment la mobilisation des ressources pouvant faciliter l’accès à une éducation de qualité sur le continent ; la mise en place des plateformes digitales permettant de valoriser les talents africains à l’échelle mondiale ; faciliter la mise en relation entre les porteurs de Projets et les bailleurs de fonds ou les investisseurs ; accompagner les Gouvernements africains dans leur transformation digitale à travers des outils numériques (e-Gov ; e-admin) ; accompagner et mobiliser des ressources pour financer les e- Projets des jeunes ; l’organisation des Conférences de sensibilisation, de partage d’expérience sur les bonnes pratiques de l’utilisation des TICS Organisation Forum pour la valorisation des Projets innovants, des Startups et favoriser les synergies entre les acteurs du numérique ; l’organisation de séminaire de formation continue afin de rehausser le niveau de compétences sur le continent. L’accent est mis sur les Sciences, la Technologie et l’Innovation, qui seront des leviers pour renforcer les capacités des pays africains en vue d’atteindre les objectifs de transformation économique et de développement. L’Afrique est étroitement surveillée comme le prochain grand marché de croissance. Il y a de nombreuses raisons d’être optimiste ; le continent africain abrite certaines des populations les plus jeunes du monde, il promet d’être un marché de consommation majeur au cours des trois prochaines décennies et il est de plus en plus compatible avec la transformation digitale. Un écosystème numérique émergent est particulièrement crucial en tant que multiplicateur de cette croissance, car l’accès aux téléphones intelligents et à d’autres appareils améliore les informations des consommateurs, le réseautage, les ressources créatrices d’emplois et même l’inclusion financière. Dans l’imaginaire collectif, l’image de l’Afrique n’est jamais associée à l’innovation ou la technologie. En dépit des énormes progrès qui y sont réalisés, le continent africain reste à la marge de ces tendances ; pour le changer, il faudra créer des mécanismes et des incitations pour encourager l’innovation « made in Africa ».

A.E : Qu’est-ce que vous retenez de votre mission en Côte d’ivoire ?

Nous retenons que notre immersion vécue au milieu de la communauté de San Pédro sera gravée à jamais de nos mémoires. Nous avons assisté à l’ouverture officielle de la 4ème édition du Festival Culturel de Saint-Pierre de la ville de San-Pedro, qui se tenait sous le Haut Patronage de M. le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ivoirien, Son Excellence Monsieur Patric ACHI et la cérémonie de remises de cadeaux aux lauréats de la 4ème édition du festival. Nous avons été reçus et bénis par la Chambre des Rois, les Chefs et Sages du canton et villages de San-Pedro avec lesquels nous avons partagés le « colas-piment » et la liqueur du palmier. Une cérémonie de reconnaissance et d’implémentation de la confiance à l’étranger. Nous avons participé à l’ouverture du « Business Forum » de San-Pedro en Côte d’Ivoire, en présence du Ministre ivoirien de la Promotion des PME, de l’Artisanat et de la Transformation du Secteur Informel, Maire de San Pedro et Ambassadeur du Cluster Digital Africa, M. Félix ANOBLE. Au cours de ces activités, la présentation des Projets 2021-2022 réalisés de la mairie de San-Pedro et débats public ; la présentation du Projet du traitement des eaux et transformation des déchets ; la présentation du Projet de dragage des lacs de San Pedro ; la présentation du Projet complexe d’abattages intégrer ; la présentation du Projet de la ville nouvelle de San Pedro 900 hectares (1ère partie) ; la présentation de l’hôtel cascade 5 étoiles ; la présentation du Projet Golf International ; la présentation du Projet Pedro Mall, etc ; puis, la lecture des résolutions et clôture du « Business Forum » par le Ministre ANOBLE ont été faits.  Nous avons partagé un dîner gala et Networking des investisseurs et terminé par des visites sur sites et rencontres B to B.

  

A.E : Quelle est pour vous, la place de la diaspora dans le développement économique du continent africain ?

La diaspora africaine, ce sont aujourd’hui des professionnels (médecins, cadres, ingénieurs, chefs d’entreprise, etc) qui ambitionnent de contribuer significativement au développement de leur terre d’origine. C’est avec cette nouvelle génération, dynamique, décomplexée et surtout multiculturelle que nous construirons la « Nouvelle Afrique » ; l’Afrique est une et indivisible ! Nous sommes plus 36 millions à l’étranger et transférons vers nos pays d’origine plus de 70 milliards d’euros par an dont près de 10 milliards en provenance de la France. En convertissant ces transferts en Fonds d’investissements, nous pouvons multiplier l’impact de ce chiffre par 10. L’Afrique a chiffré ses besoins ; ils sont plus de 100 milliards d’euros pour la mise à niveau post crise sanitaire, de 360 milliards d’euros pour l’investissement dans les Infrastructures. La troisième phase va être de lancer un Fonds d’investissement structurant (Plan Marshall africain) de plusieurs trillions d’euros. L’Afrique a besoin de Partenaires pour l’accompagner dans sa croissance. Les IDE en provenance de l’Asie et de l’Occident se doivent de s’inscrire dans des Partenariats gagnant-gagnant et encourager la transformation et la valorisation de nos ressources chez nous.  Le numérique 3.0 et l’industrie 4.0 modifieront notre façon de vivre et de travailler, ils accroîtront nos capacités d’adaptation au changement, de mobilisation et de reconfiguration rapide.  Nous sommes dans une société de transparence, la protection de nos données est plus que stratégique. L’enjeu est de taille ! Face à l’uberisation progressive de tous les secteurs de l’économie et de la révolution Industrielle 4.0, l’évolution des processus pour les Entreprises est à repenser. Avec le Smart Big Data, les hiérarchies intermédiaires vont disparaitre, le travail à distance va se développer et le patron sera celui qui détient la propriété du logiciel et des brevets. Tous les métiers, tous les produits sont appelés à se transformer grâce au Numérique ; le but est d’inventer de nouvelles sources de création de valeur ajoutée. Bienvenue dans le nouveau monde où l’Intelligence Artificielle (IA), le génie génétique, la robotique, l’interfaçage homme-machine (IHM), la réalité étendue (XR), la fabrication additive et l’impression 3D seront sans limites.

A.E : Que demandez-vous ou souhaitez-vous que nos dirigeants africains fassent afin d’aider la diaspora à venir investir sur le continent africain ?

Nos dirigeants africains font déjà beaucoup pour accompagner nos peuples avec peu de moyens. Ils gèrent en bon père de famille avec un passif et une situation actuelle difficile (pandémie) du mieux qu’ils peuvent. C’est à la diaspora africaine de s’organiser, de devenir force de propositions et venir investir chez elle. C’est aussi à nos Partenaires du Nord d’apporter des éléments correctifs à leurs approches. La liberté de circulation des personnes et des biens entre les pays ou même les continents est non négociable ; elle se doit d’être au centre des discussions d’entente et de partenariat. La France partenaire historique de l’Afrique doit défendre et d’une manière ferme, l’ouverture de la France aux Africains et vice-versa. Nous serons plus de 600 millions de francophones en Afrique à l’horizon 2050 ; nous possédons 90% des réserves mondiales de matières premières, etc. L’Afrique représente le futur de l’humanité ; les perspectives de la relance économique post-crise sanitaire pointe du nez et sont accompagnées par l’entrée de l’humanité dans un « Nouveau Monde ». Un Monde des trente audacieuses où, le savoir et les sciences seront sans limites ; la société civile portée par l’Intelligence Collective sera au centre du dispositif de gouvernance et de relance économique.

A.E : Quels sont également vos Projets, hormis la Côte d’ivoire ?

Nous sommes régis par un Programme et un agenda annuel très ambitieux, les restrictions sanitaires nous ont fait prendre beaucoup de retard. Il est prévu un 1er Forum du Cluster Digital Africa en Afrique et un 2ème en Europe où réside la plus grande partie de notre diaspora. Nous continuerons des visites en régions (idem celle de Côte d’Ivoire) pour le développement des échanges Sud-Sud et Sud Nord (Sénégal, Congo, Afrique du Sud, Mali, Alger, etc).

A.E : Votre mot de fin à nos lecteurs

Lors du Forum de Bamako relatif à la transformation des villes africaines en villes intelligentes « Smart City » (projet d’étude de la banque mondial), nous avons conclus qu’il valait mieux s’orienter vers la construction de « Nouvelles villes » et numériser aussi nos villages en Afrique. Cette visite nous a confirmé que M. Félix M. ANOBLE, Ministre de la Promotion des PME, de l’Artisanat et de la Transformation du Secteur Informel, Maire de San Pedro a tout compris. L’édification de la « Nouvelle Ville de San Pedro », une nouvelle ville en harmonie avec la nature et à l’abri de remontées des eaux de mer en cas de réchauffement climatique dans le futur ; le Nouveau Monde est déjà à San Pedro ; un havre de paix régi par l’intelligence collective et traditionnelle « Bienvenue à San-Pedro ». Le Cluster Digital Africa représenté par notre Ambassadeur SEM. Félix M. ANOBLE, Ministre ivoirien de la Promotion des PME, de l’Artisanat et de la Transformation du Secteur Informel, Maire de San Pedro apportera autant que faire se peut, sa pierre à l’édification de la « Nouvelle Ville ». Merci infiniment au site Afrique Economie, pour l’opportunité que vous me donnez afin de parler de mon engagement et désir de voir le continent africain être au meilleur de son développement économique.

 

                                 Interview réalisée par Nadège Koffi

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