Les relations sino-américaines comme question de mire pour l’Afrique, à l’arrivée du futur Président américain Joe BIDEN

Les relations sino-américaines comme question de mire pour l’Afrique, à l’arrivée du futur Président américain Joe BIDEN

Rien n’est moins sûr ; si à la différence du Président Donald TRUMP, le nouveau Président américain Joe BIDEN ne qualifie pas la Chine d’ennemie, il estime que les États-Unis doivent, pour la préservation de l’ordre mondial établi, être durs envers la Chine. Ces derniers mois, les Démocrates ont d’ailleurs voté au Congrès, comme les Républicains, les résolutions punitives pour l’Empire du Milieu. Surtout, Joe BIDEN a proposé à ses alliés historiques de construire un front uni pour affronter les comportements abusifs de la Chine.

Dans plusieurs médias relayés au cours de cette semaine, un nouvel épisode dans l’affaire Meng WANZHOU, la Dirigeante de Huawei, qui débute à Vancouver à la fin de 2018 à la demande des États-Unis où elle a été arrêtée à l’aéroport de Vancouver pour motif de fraude soupçonnée d’avoir menti à la Banque HSBC au sujet des relations de son Entreprise avec Skycom en Iran.

Selon les médias, en plus de contester son arrestation, invoquant un abus de procédure, ses avocats affirment que les autorités américaines ont induit le Canada en erreur dans le sommaire des allégations au sujet de la Dirigeante WANZHOU, afin d’obtenir du Canada son extradition aux États-Unis.

En effet, lors d’une nouvelle audience la semaine dernière, l’officier de la Gendarmerie Royale du Canada qui a pris en charge les appareils électroniques du cadre de Huawei le jour de son arrestation affirme que les forces de l’ordre étrangères ne lui ont jamais demandé d’obtenir les codes d’accès ou de fouiller les appareils. Face à cette affirmation, Gurvinder DHALIWAL a déclaré à l’audience de collecte des preuves qu’il n’a jamais demandé aux agents des services frontaliers d’obtenir les codes d’accès ou de poser des questions particulières lors de l’examen d’immigration de Meng WANZHOU, et que ce sont les Responsables américains qui ont demandé que les appareils de la Dirigeante de Huawei, soient saisis et stockés dans des sacs spéciaux pour éviter qu’ils ne soient effacés à distance. Des preuves contradictoires donc, qui questionnent les fondements même de cette affaire, et profitent à la défense de Meng WANZHOU.

Par ailleurs, les avocats de cette dernière recueillent des informations qui, espèrent-ils, viendront étayer leur allégation selon laquelle des agents canadiens auraient indûment recueilli des preuves à la demande d’enquêteurs américains sous le couvert d’un examen de routine à la frontière. Plus qu’une simple affaire de fraude économique, cette saga est le reflet des relations sino-américaines depuis l’arrivée de Donald TRUMP au pouvoir, des relations qui relèvent d’un État de guerre économique, mais aussi idéologique. Se pourrait-il donc que la nomination d’un nouveau Chef d’État américain change la donne du commerce international et des relations de deux super puissances avec le continent africain ?

Notons que l’Afrique ne doit donc pas se faire d’illusion, elle restera sûrement dans les quatre  prochaines années, au cœur d’une guerre sino américaine. Mais elle doit résister à l’envie de se ranger d’un côté ou d’un autre. La neutralité sera clé pour profiter de toutes les opportunités économiques offertes par les investissements extérieurs. Le multilatéralisme va continuer de se réinventer, et l’Afrique doit être un acteur majeur. L’arrivée de Joe BIDEN au pouvoir en remplacement de Donald TRUMP, perçue comme une aubaine, peut ne pas être une solution miracle dans le contexte géopolitique actuel, et les dirigeants africains doivent sortir leur épingle du jeu en réfléchissant en fonction de leurs propres besoins, dont la Digitalisation, largement porté par l’Entreprise Huawei, fait partie.

 

 

Nadège Koffi

 

 

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