Vivek URJOON, ce jeune Mauricien qui œuvre pour l’émancipation des jeunes africains et qui milite pour les droits des jeunes ayant un handicap depuis une vingtaine d’années

Vivek URJOON, ce jeune Mauricien qui œuvre pour l’émancipation des jeunes africains et qui milite pour les droits des jeunes ayant un handicap depuis une vingtaine d’années

Distingué le dimanche 17 mars 2019 à Dakhla au Maroc, pour le Prix « NOUVEAU LEADERS DE DEMAIN » initié par le Forum Crans Montana parmi une quarantaine de jeunes leaders entrepreneurs, issus du continent africain et de la diaspora. Ces jeunes sélectionnés et distingués sur une caractéristique essentielle, notamment, être leader décelé par les autorités de son pays, a valu pour l’équipe du site www.afriqueeconomie.net d’en savoir plus sur ce jeune Mauricien «au grand cœur» âgé de 35 ans qui milite avec acharnement et détermination, pour un continent africain plus Humanisme et porté sur le développement, ce qui permettrait à sa Jeunesse de rester sur le continent afin d’apporter leur pierre à l’édifice.

Dans cette interview initiée à Abidjan, où nous l’avons encore retrouvé pour d’autres défis à relever pour ses Projets dont il nous en dira un peu plus, ce jeune Mauricien n’a pas manqué de dénoncer la mauvaise gouvernance de nos Dirigeants africains qui poussent nos Jeunes africains à immigrer vers l’Occident, pourtant selon lui, le continent africain regorge d’énormes potentialités à exploiter.

AE : Présentez-vous à nos lecteurs

Je me prénomme Vivek URJOON et je suis un jeune Mauricien. J’ai grandi à l’île Maurice et j’ai fait des études à l’université de Maurice. Je me considère Africaniste et en même temps, célèbre mon appartenance d’origine indienne.

AE : Quelle est votre formation ?

Je suis banquier de formation et j’ai travaillé pour deux grandes banques internationales avant de prendre de l’emploi comme Relationship Manager à la Mauritius Commercial Bank Ltd (MCB) plus d’une année de cela ; la MCB étant la plus ancienne et plus grande banque Mauricienne. En intégrant la MCB, je voulais emmener ma pierre à cette Institution.

AE : Nous vous avons connus lors de la 5ème édition du Crans Montana tenu du 14 au 17 mars 2019 à Dakhla au Maroc, où vous avez été distingué parmi une quarantaine de jeunes leaders entrepreneurs, issus du continent africain et de la diaspora. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette distinction obtenue à Dakhla ?

 J’ai eu le privilège d’être sélectionné par le fameux Crans Montana Forum et ce fût un grand honneur de recevoir une distinction des Premières Dames de la Gambie et de la Guinée Equatoriale lors de ce Forum au Maroc. On était plus d’une vingtaine de jeunes issues de différents pays et une bonne dizaine du Maroc à être invités pour assister au Forum des Jeunes tenus annuellement à Dakhla et en même temps, obtenir le Prix d’excellence de « New Leaders for Tomorrow ». Recevoir ce Prix m’a permis d’être mieux connu aux delà des frontières de mon pays, en tant qu’un jeune Mauricien qui œuvre pour l’émancipation des jeunes Africains et qui milite pour les droits des jeunes ayant un handicap depuis une vingtaine d’année déjà. Certes, c’est une reconnaissance du bon travail qu’on a fait à Maurice et à Rodrigues.

J’ai surtout parlé des challenges que font face les jeunes de mon pays et celui d’Afrique. J’ai aussi pu utiliser cette plateforme internationale pour mieux faire entendre notre voix ; la voix de cette jeunesse Africaine, qui est pleine d’espoir mais dont le chemin est parsemé d’embuches.

AE : A part ce Prix reçu à Dakhla au Maroc, quels sont les autres Prix reçus ?

(Sourire aux lèvres) … Je n’ai jamais fait du sociale pour avoir des Prix ou autre rémunération car le travail que je fais est bénévole. Cependant, il est vrai que j’ai eu plusieurs Prix que je dédie toujours à mon équipe qui me soutient, à mes parents et surtout à ma petite sœur qui est ma plus grande critique. C’est elle et ma maman qui me poussent à toujours œuvrer pour le bien de la société. En quelques lignes, j’ai obtenu des Prix littéraires depuis mon adolescence, le Grand Prix du Jeune le plus remarquable de la République de Maurice, trophée remise par la Jeune Chambre International (JCI), le Prix du Jeune Francophone de la Fondation 3535 et de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), un Life Achievement Award de la Fédération des Jeunes Leaders de Maurice. J’ai aussi été invité pour un TEDx à Abidjan que je n’oublierai jamais car du jour au lendemain, j’étais une « superstar ». Tout le monde voulait une photo avec moi et les entretiens se multipliaient.

Nos efforts ont été aussi reconnu par Sa Majesté La Reine Elizabeth II et j’ai été choisi pour faire l’apprentissage- « mentoring » des jeunes du Commonwealth. Juste après, la Banque Mondiale avait dressé une liste de « Social Inclusion Heroes » et mon nom figurait parmi les 60 jeunes Africains qui ont œuvré pour notre deuxième mère, l’Afrique.

  

AE : Quels sont vos Projets à courts et long termes ?

Avec d’autres membres, je gère déjà deux ONG et je suis le plus jeune membre de la Société pour le bien-être des Jeunes Sourds. Pour les deux premiers, j’essaie de complémenter l’éducation des jeunes malvoyants et non-voyants en leur prêtant des livres Brailles et je donne des repas et des vêtements aux Sans Domicile Fixe (SDF). Je me bats pour trouver des emplois pour les jeunes ayant un handicap car il y a toujours une réticence auprès des employeur.

Je voudrais bien créer une Institution qui regroupera les thématiques Afrique, Jeunes, émancipation des jeunes ayant un handicap. Bref, c’est encore un secret !

AE : Votre pays l’Ile Maurice, qui regorge d’environ 1,3 million d’habitants selon le recensement de 2017 et comporte plusieurs communautés, pouvez-vous en tant que banquier, nous parler un peu plus de son économie ?

L’ile Maurice est aujourd’hui un modèle pour bon nombre de pays Africains et non-Africains avec une économie basée sur les services financiers, les Tics, le Tourisme, le Sucre et le Textile. Nos dirigeants ont su diversifier l’économie et sans la résilience des Mauriciens et surtout la vision de nos leaders politiques, nous avons prouvé que John MEAD avait tort en indiquant que Maurice ne survivra pas en devenant indépendant en 1968. Je pense sincèrement que les Mauriciens sont très bosseurs et se sont sacrifiés pour en arriver jusque-là. Mais il faut faire encore plus. Avec, le changement climatique, le Brexit, l’économie mondiale qui se globalise, il faut que l’économie Mauricienne se réinvente pour résister aux effets planétaires.

AE : Si on vous demandait de « vendre » votre pays, pour des investisseurs, quels seraient les mots donnés pour attirer des investisseurs ?

Paix sociale durable, stabilité politique, des régulateurs non-corrompus et une banque centrale forte, qui respectent les enjeux mondiaux, la gentillesse des employés Mauriciens, le savoir-faire et le bilinguisme.

AE : Aujourd’hui (03 avril 2019), où nous vous rencontrons à Abidjan pour une formation par la Fondation Mo Ibrahim, pouvez-vous nous en dire plus sur le motif de votre présence en Côte d’Ivoire ?

Ce fut un grand honneur d’être parmi les vingt jeunes Africains qui étaient invités à Abidjan pour la semaine de la bonne gouvernance et le développement en Afrique, Forum qui était sous l’égide du Mo Ibrahim Foundation, la School of Oriental and African Studies et l’Université de Londres. On a suivi des cours sur la bonne gouvernance, thématique très important de nos jours dans nos Pays et Institutions. J’ai compris que bon nombre de Gouvernants Africains ne l’applique pas et c’est un gros obstacle à une économie saine et durable. On a rencontré de grands Savants et Professeurs des Institutions très respectés dont l’AFDB, SOAS, les officiers de Mo Ibrahim, ainsi de suite.

 

AE : En tant que jeune entrepreneur, très actif à travers le continent africain et même dans le monde entier, quel est le conseil que vous pourrez donner à nos Jeunes qui désirent se lancer dans l’Entrepreneuriat ?

Pour moi, il faut se lancer en ayant un but. Avoir un but dans la vie ou savoir ce qu’on veut faire, est très cruciale. Il faut être intègre et toujours se battre en respectant les autres. Et il faut surtout aider son prochain si on a réussi.

AE : Quel est votre mot à l’endroit de nos Gouvernants afin d’aider cette Jeunesse africaine qui regorgent de potentialités mais par manque d’accompagnement, hésitent à se lancer à apporter leur pierre au développement du continent africain ?

Je pense sincèrement que les Chefs d’Etats ont un rôle prépondérant à jouer. Non pas à essayer de s’agripper au pouvoir mais de donner à un jeune, la chance inouïe d’être un Ministre ou même Premier Ministre d’un Pays. Pour moi, il faut que les gens au pouvoir travaillent dans la bonne direction. Il faut aussi que nos Gouvernants prennent d’office pour servir les gens et non, se servir eux-mêmes. Cela entraînera un exode massif des jeunes Africains comme ce qui se passe actuellement en Europe. On ne veut surtout pas que nos jeunes s’entassent en Europe et soient traités comme des bêtes mais qu’ils restent dans leurs pays et que les Gouvernants les aident en les offrant des trainings, de l’emploi ou tout simplement, de la dignité.

AE : Un mot de fin à nos lecteurs

Je tenais à remercier le site www.afriqueeconomie.net qui me donne l’opportunité de parler de mes actions et Projets pour le continent africain que j’ai dans mon cœur. Nous avons vu lors du Forum Crans Montana à Dakhla votre professionnalisme et votre travail acharné, ce qui a valu même au site d’être sollicité pour d’autres partenariats sur le continent africain et ailleurs. On constate également que le site a une forte audience dans la zone Maghreb. J’invite tout le continent africain à s’informer et surtout solliciter l’équipe de ce site qui fait la Promotion du développement africain à travers des informations économiques et financières, porté également sur le capital humain et les Jeunes Start-Ups qui apportent de la valeur ajoutée au développement du continent.

 

     Interview réalisée par Nadège Koffi

 

 

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