Richmond KOFFI, créateur-parfumeur et fondateur de la Maison RICHKOFF : « Mon ambition est de faire briller l’Afrique dans le monde à travers l’Art du Parfum »

Richmond KOFFI, créateur-parfumeur et fondateur de la Maison RICHKOFF : « Mon ambition est de faire briller l’Afrique dans le monde à travers l’Art du Parfum »

Formé à Grasse, une ville de la Côte d’Azur, située dans les collines au nord de la ville de Cannes et connue pour son industrie du Parfum ; le jeune ivoirien Richmond KOFFI est créateur-parfumeur et fondateur de la Maison RICHKOFF. Après plusieurs années passées dans le domaine de l’hygiène et de la désinfection, il a ressenti le besoin profond de s’exprimer à travers l’ambiance olfactive, dans le but de créer de la valeur ajoutée à ses services. Sa passion pour l’univers de la parfumerie n’est pas un hasard, c’est une histoire familiale. Aujourd’hui, notre créateur-parfumeur Richmond KOFFI représente dignement à l’international, le drapeau ivoirien dans le domaine de la parfumerie. Lauréat du Prix National de l’Excellence 2024 dans la catégorie Meilleur Chef d’Entreprise Jeune, également lauréat du Prix Katala CEDEAO 2024 et du Prix CNJCI 2023, il a su nouer des partenariats prestigieux en tant que diffuseur officiel de senteurs pour des Entreprises de renom, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, au Bénin, en France, en Italie, en Angleterre. Nous avons voulu dans cette interview accordée au média en ligne Afrique Economie, connaître le parcours de notre créateur-parfumeur ; la particularité de ses créations, ainsi que son analyse sur la perception du « Made in Afrique » dans le choix et l’achat des produits locaux par les Africains.

A.E : Présentez-vous à nos lecteurs

Je suis Richmond KOFFI, créateur-parfumeur et fondateur de la Maison RICHKOFF, une maison de parfumerie de niche née en 2016 à Abidjan. Mon ambition est de bâtir un pont entre l’héritage olfactif africain et l’innovation moderne, à travers des créations originales qui parlent aux émotions et à l’âme.

A.E : Pouvez-vous nous raconter votre parcours et ce qui vous a conduit vers l’univers de la parfumerie ?

Mon histoire est d’abord une histoire familiale. Ma mère, dans les années 80, fabriquait des colliers parfumés au clou de girofle et d’autres compositions artisanales. J’ai grandi entouré de senteurs, ce qui a très tôt éveillé ma sensibilité olfactive. Après plusieurs années passées dans le domaine de l’hygiène et de la désinfection, j’ai ressenti le besoin profond de m’exprimer à travers l’ambiance olfactive, dans le but de créer de la valeur ajoutée à mes services. Je me suis donc formé à Grasse, capitale mondiale du parfum, pour perfectionner mes connaissances et donner modernité et structure à ma passion.

A.E : Avez-vous eu des mentors ou des modèles dans ce domaine ?

Oui, j’ai eu la chance d’échanger avec de grands noms de la parfumerie française tels qu’Arnaud Fourré, Aurélien Guichard, et d’autres figures respectées qui m’ont inspiré. Leur rigueur et leur approche artistique m’ont beaucoup marqué.

A.E : Quelles sont vos principales sources d’inspiration pour concevoir vos parfums ?

Je puise mon inspiration dans la nature, dans les matières premières nobles africaines comme le gingembre, le vétiver ou l’orange amère, mais aussi dans mon vécu et mes émotions. Chaque parfum raconte une histoire, une expérience de vie ou un hommage culturel. Nous avons deux collections La Première « Makeda, Confusion, Exode, Santal Leather, Ceinture noire, Voyage de l’âme » et la Collection AKWABACK « Bois de Violeine, Carpe Diem, Leaman ».

A.E : Est-ce qu’il y a une signature particulière qui définit vos créations ?

Oui, j’ai développé ce que j’appelle « l’effet RICHKOFF Signature » : plusieurs empreintes olfactives exclusives qui provoquent des émotions immédiates, un choc sensoriel entre séduction et élégance, tout en respectant la subtilité des matières.

A.E : Avez-vous eu des Prix dans votre parcours ?

Absolument. En plus du Prix National de l’Excellence 2024, j’ai reçu le Prix Katala CEDEAO 2024 et le Prix CNJCI 2023. Ces distinctions sont pour moi et pour toute mon équipe des reconnaissances de notre travail et de l’importance de valoriser le savoir-faire africain.

A.E : Comment réussissez-vous à marier tradition africaine et modernité dans vos senteurs ?

Je m’appuie sur les matières premières africaines que je produis localement dans le centre du pays, ainsi que sur les rituels olfactifs de nos cultures (comme le thiouraye, le tea tree ou l’encens) que je revisite avec des techniques modernes de formulation. Le résultat est un parfum qui respire l’authenticité tout en répondant aux standards internationaux, bien entendu conformément à la réglementation européenne des cosmétiques et sous les recommandations strictes de l’IFRA.

A.E : Combien d’employés au sein de votre effectif ?

Aujourd’hui, Maison RICHKOFF et ses structures associées regroupent une équipe d’une quarantaine de collaborateurs, répartis entre la parfumerie, l’hygiène et le service commercial.

 A.E : Comment percevez-vous l’évolution du marché de la parfumerie en Côte d’Ivoire et en Afrique ?

Le marché est en pleine croissance. Les consommateurs africains et afro-descendants s’ouvrent de plus en plus à la parfumerie de niche et au « Made in Africa ». C’est un marché encore jeune, avec un public en quête d’originalité et de produits adaptés à leur climat et à leur peau.

A.E : Quelle est votre analyse sur la perception du « Made in Afrique » dans le choix et l’achat des produits locaux par les Africains ?

Il existe encore un certain complexe face aux grandes marques occidentales, héritage d’une histoire coloniale encore récente ; mais cela évolue. De plus en plus d’Africains prennent conscience de la valeur de leur propre patrimoine et consomment des créations locales. C’est un combat quotidien, mais les mentalités progressent.

A.E : Qu’est-ce que vous souhaitez obtenir des Gouvernants africains, au niveau de votre secteur d’activité ?

Nous avons besoin d’un réel soutien institutionnel pour structurer l’environnement de distribution, favoriser et protéger les talents locaux afin d’en faire de véritables champions.

A.E : Votre mot de fin

Je voudrais remercier tous ceux qui croient au « Made in Africa » et qui soutiennent « Maison RICHKOFF ». Mon ambition est de faire briller l’Afrique dans le monde à travers l’Art du Parfum. Je dédie ce parcours à ma mère et à tous les jeunes Africains qui rêvent de transformer leur passion en succès. Et surtout, je leur dis de ne jamais abandonner. En bon caïman, pur produit du Lycée Classique d’Abidjan, je garde cette devise en mémoire : « Cherche, trouve, jamais n’abandonne ».

                             Interview réalisée par Nadège Koffi

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