Le Programme WAWI, une opportunité pour les Femmes entrepreneures en Côte d’Ivoire

Ces dernières années, la question de l’inclusion financière des femmes s’est imposée comme une priorité stratégique pour la Fondation SEPHIS. À travers ses différents Programmes AWF, ELLEVER et Women and Finance, la Fondation s’est affirmée comme l’un des principaux catalyseurs de transformation en Afrique, en particulier pour les Femmes cheffes d’Entreprise.

C’est dans ce cadre que le Programme West African Women Initiative (WAWI) entend répondre aux besoins urgents de financement, de structuration et d’accès au marché des Femmes Entrepreneures au Sénégal et en Côte d’Ivoire.

Dans une ambiance solennelle, marquée par une forte mobilisation des acteurs publics, privés et institutionnels, la Fondation SEPHIS, et le partenaire Invest for Jobs, qu’une cérémonie officielle de lancement du Programme WAWI en Côte d’Ivoire s’est tenue le mardi 17 juin 2025 au Novotel Hôtel du Plateau (Abidjan-Côte d’Ivoire).

« Les Femmes qui rejoignent nos Programmes viennent en quête de solutions concrètes pour faire grandir leurs Entreprises. A SEPHIS, elles trouvent bien plus qu’un accompagnement ; elles trouvent des réponses, des leviers de transformation, et des opportunités réelles pour bâtir un avenir durable », a déclaré la Présidente du Conseil d’Administration de la Fondation SEPHIS, Mme Sefora KODJO.

Le Directeur du Programme Invest for Jobs en Côte d’Ivoire, M. Marc LEVESQUE a quant à lui insisté sur la vision du Programme WAWI, qui a pour ambition d’obtenir du financement pour les Entreprises sélectionnées, avec un taux d’intérêt raisonnable, et surtout qu’elles contribuent à la créations d’emplois.

En effet, le Programme WAWI est l’expression d’un passage à échelle, une montée en puissance du Programme national Women and Finance, désormais transformé en un Programme régional, ambitieux et ciblé, porté par une alliance solide avec le Programme Invest for Jobs, une initiative spéciale de la Coopération allemande (BMZ), mise en œuvre par la GIZ.

Dans une présentation claire et structurée du Programme, Mme Ginette ARRIKO, Responsable des Opérations à la Fondation SEPHIS, s’est penchée sur l’approche méthodologique mise en œuvre, les résultats obtenus, et les profils inspirants de certaines bénéficiaires. Elle a rappelé que chaque participante bénéficiera d’une assistance technique adaptée de trois semaines, couvrant la stratégie financière, la gestion des Ressources Humaines, la Gouvernance d’Entreprise, le Marketing Digital, la Chaîne de valeur, etc.

Par ailleurs, avec une durée de 14 mois, WAWI prévoit notamment, le renforcement des capacités managériales et financières de 400 femmes entrepreneures, dont 250 en Côte d’Ivoire et 150 au Sénégal ; la mobilisation de 4 milliards de FCFA en lignes de crédit dédiées aux PME féminines, en partenariat avec plusieurs Institutions financières engagées ; la création de 550 emplois nouveaux et l’amélioration des conditions de travail de 400 emplois existants.
Pour être éligible, chaque participante doit être une femme entrepreneure résidant en Côte d’Ivoire ou au Sénégal ; justifier d’une Entreprise légalement constituée depuis au moins 3 ans, avec 5 ans d’activité effective ; réaliser un chiffre d’affaires annuel minimum de 15 millions de FCFA ; employer au moins deux personnes et être en recherche d’un financement bancaire supérieur à 2,5 millions de FCFA.

Au-delà des formations classiques, WAWI innove en proposant à chaque bénéficiaire un accompagnement personnalisé autour de la création ou de l’ajustement de l’identité visuelle de son entreprise (logo, charte graphique, storytelling de marque, fiches de présentation, contenus digitaux, etc) où chaque femme entrepreneure repartira avec un univers de marque professionnel et cohérent, renforçant ainsi son positionnement sur le marché, sa crédibilité face aux Institutions financières, et sa visibilité auprès des Partenaires et clients.

Au-delà de l’autodiagnostic, WAWI met à disposition des participantes des analystes financiers dédiés, chargés de les accompagner dans l’analyse fine de leurs états financiers, l’optimisation de leur modèle économique, la préparation de leur dossier de financement, et la définition de leurs besoins réels en fonds de roulement et investissement. Cette expertise de terrain, rare dans les programmes classiques, permet une approche pragmatique et sur mesure, facilitant la relation avec les banques partenaires et augmentant significativement les chances d’obtention de crédits.

La cérémonie a été marquée par la présence des Institutions financières partenaires et futures partenaires (NSIA Banque, Afriland First Bank, Ecobank, BAOBAB, Bridge Microfinance). Ces banques, en collaboration étroite avec SEPHIS et Invest for Jobs, proposeront des produits financiers adaptés, des taux négociés, ainsi que des mécanismes de garantie visant à réduire les risques liés à l’octroi de prêts aux PME dirigées par des Femmes.

Notons que cette initiative régionale incarne un tournant décisif dans la lutte pour l’égalité économique et l’accès équitable au financement pour les femmes entrepreneures en Afrique de l’Ouest francophone. Preuve de l’efficacité et du caractère pragmatique du Programme, le Sénégal a déjà amorcé la mise en œuvre, avec deux premières cohortes de Femmes entrepreneures formées et accompagnées techniquement (les bénéficiaires, issues de divers secteurs, ont entamé une amélioration en termes de structuration financière, renforcement de leurs plans de croissance et l’ouverture à des partenariats bancaires structurants). À date, cette dynamique a permis de faciliter un financement de 50.000.000 de FCFA pour l’une des bénéficiaires, confirmant la capacité du Programme à connecter efficacement les Femmes entrepreneures aux solutions de financement existantes.

Rappelons que l’ouverture des formations et des activités prévues dans le cadre du Programme WAWI à Abidjan n’est pas une simple cérémonie institutionnelle ; il s’agit d’un appel à la mobilisation de l’écosystème entrepreneurial africain, un rappel que l’avenir économique du continent s’écrira aussi au féminin, et que la justice économique commence par l’accès équitable aux ressources.

Nadège Koffi