Abdoulaye MOSSE, Promoteur burkinabé : « L’Afrique de 2035 sera, à mes yeux, un continent connecté, productif, souverain et tourné vers l’avenir, pour peu qu’elle investisse résolument dans l’humain, la technologie, la production locale et l’unité économique »

Abdoulaye MOSSE, Promoteur burkinabé : « L’Afrique de 2035 sera, à mes yeux, un continent connecté, productif, souverain et tourné vers l’avenir, pour peu qu’elle investisse résolument dans l’humain, la technologie, la production locale et l’unité économique »

L’Honorable Abdoulaye MOSSE a été un ancien député à l’hémicycle du Burkina Faso. Il est le Promoteur Culturel du Salon International du Textile Africain (SITA), qui depuis plusieurs années est une référence pour son pays d’origine à travers le continent africain. Engagé pour la valorisation des potentialités économiques du Burkina Faso, l’Honorable MOSSE ne cesse de dénicher les secteurs à fort potentiel économique qui pourront propulser le développement économique du pays.

Dans cet objectif, sachant que les Technologies Numériques peuvent stimuler l’Innovation, la Croissance économique et la Création d’emplois dans de nombreux secteurs clés de l’économie ; ainsi que permettent une meilleure interconnexion des marchés africains et avec le reste du monde, Abdoulaye MOSSE a décidé d’initier cette année 2025, la 1ère édition du Salon International des Paiements Électroniques (SIPE) qui s’est tenu du 25 au 27 avril 2025 à Ouagadougou.

Dans cette interview qu’il nous a accordé, M. Abdoulaye MOSSE nous dresse un bilan de ce deuxième évènement qu’est le SIPE ; nous donne son analyse sur la projection économique du continent africain dans 10 ans et fait des propositions pour lutter contre l’immigration clandestine de la jeunesse africaine.

A.E : Présentez -vous à nos lecteurs

Je suis M. Abdoulaye MOSSE, Directeur Général de l’Agence de Communication et d’événementiel « INTERPUB ». Par ailleurs, j’assure les fonctions de Commissaire Général du Salon International du Textile Africain (SITA) ainsi que du Salon International des Paiements Électroniques (SIPE).

A.E : Après avoir initié un nouveau Projet cette année, quel est le bilan que vous faites ?

Le Salon International des Paiements Électroniques (SIPE), que nous avons lancé cette année, s’est tenu du 25 au 27 avril 2025 à Ouagadougou, au Burkina Faso. Cette première édition a été un véritable succès et a pleinement répondu aux attentes, tant sur le plan de l’organisation que de la participation. L’ensemble des activités prévues au programme ont été menées avec rigueur et efficacité. La campagne de sensibilisation sur l’éducation financière, en amont de l’événement, a permis de toucher un public large et varié à travers des conférences publiques à l’attention des étudiants, une session de formation ciblée destinée aux présidents de groupements de commerçants et aux leaders d’opinion. Ces initiatives ont renforcé les capacités des acteurs clés du secteur, tout en stimulant l’intérêt et la compréhension autour des enjeux liés aux paiements électroniques. Le salon a également été animé par le jeu-concours « Les AS du SIPE », qui a permis de valoriser l’innovation et l’ingéniosité dans le domaine. La cérémonie d’ouverture a connu une grande affluence, avec la présence de nombreuses personnalités issues de différents secteurs d’activité, ce qui a donné un éclat particulier à l’événement et affirmé sa portée régionale. L’exposition technologique a constitué un autre moment fort, avec la présentation des dernières innovations du secteur. Des visites guidées des stands ont été organisées pour les étudiants, les associations et les leaders d’opinion, renforçant ainsi l’interaction entre exposants et visiteurs. La conférence internationale, quant à elle, a réuni des conférenciers de renom et des experts internationaux. Les échanges ont été d’une grande richesse et ont permis d’identifier des pistes concrètes pour le développement durable du secteur des paiements électroniques en Afrique. Enfin, la « Nuit des Meilleurs » a mis à l’honneur les acteurs les plus performants et innovants de l’année, renforçant ainsi l’esprit de reconnaissance et d’excellence dans l’écosystème. Plus d’une dizaine de pays ont pris part à cette première édition du SIPE, confirmant son caractère international et son potentiel de rayonnement.

En somme, le SIPE 2025 s’est imposé comme une plateforme de référence pour la promotion de l’innovation, le partage d’expériences et la réflexion stratégique autour des paiements électroniques en Afrique.

A.E : Quelle est votre actualité en ce moment ?

En ma qualité de Commissaire Général du Salon International des Paiements Électroniques (SIPE), je suis d’ores et déjà pleinement mobilisé pour la préparation de la deuxième édition de ce grand rendez-vous continental. Prévu du 27 au 29 mars 2026, l’événement ambitionne de franchir un nouveau cap dans la promotion de l’innovation numérique et de l’inclusion financière en Afrique. Les travaux préparatoires sont en cours, avec notamment la constitution des équipes techniques, la définition des axes thématiques, ainsi que la prochaine ouverture des inscriptions pour les exposants et les participants à la conférence internationale.

Parallèlement, en tant que Commissaire Général du Salon International du Textile Africain (SITA), je mène actuellement des concertations diplomatiques et logistiques avec plusieurs pays du continent en vue de l’accueil de la 10ᵉ édition de cette prestigieuse plateforme panafricaine. Cette édition très attendue par les acteurs s’inscrira dans une dynamique de valorisation du patrimoine textile africain, de renforcement des échanges interprofessionnels et de promotion de la production locale sur les scènes régionale et internationale.

Forts de notre expérience et animés par une volonté constante de faire avancer les secteurs stratégiques du continent, nous poursuivons notre engagement en faveur du rayonnement de l’Afrique à travers des initiatives concrètes, structurantes et inclusives.

A.E : Quelle est votre analyse de l’économie du Burkina Faso depuis quelques années ?

Il convient de saluer la résilience remarquable dont font preuve les acteurs économiques ainsi que le gouvernement. Notre économie évolue au rythme du combat imposé par l’hydre terroriste. Si elle continue à tenir bon, il est néanmoins clair que le fonctionnement en temps de paix ne saurait être comparable à celui en période de guerre. Dans ce contexte difficile, l’économie burkinabè démontre une capacité d’adaptation et de résistance exceptionnelle. Je rends un hommage appuyé à l’ensemble des acteurs économiques qui continuent de faire vivre l’activité économique du pays en s’acquittant de leurs obligations fiscales, contribuant ainsi au maintien de notre tissu économique national.

A.E : Comment projetez-vous la position du continent africain, sur le volet économique dans 10 ans ?

Avec son évolution constante, le continent africain est appelé à connaître un essor économique encore plus marqué que celui d’aujourd’hui. Sans vouloir qualifier la gestion actuelle de nos économies, du village jusqu’à la capitale, il est évident qu’elle reste largement perfectible.

Toutefois, la Digitalisation en cours, qui s’impose progressivement dans tous les secteurs, constitue un levier majeur de transformation. D’ici dix ans, cette dynamique pourrait entraîner des avancées significatives, notamment dans la lutte contre la corruption, la transparence des données publiques, ainsi qu’une meilleure valorisation budgétaire au sein des différents États. Ce tournant numérique représente une réelle opportunité pour renforcer l’efficacité et la gouvernance économique à l’échelle du continent.

L’Afrique de 2035 sera, à mes yeux, un continent connecté, productif, souverain et tourné vers l’avenir, pour peu qu’elle investisse résolument dans l’humain, la technologie, la production locale et l’unité économique. En tant qu’acteur engagé à travers le SIPE et le SITA, je continuerai à porter cette ambition panafricaine avec force, conviction et action.

A.E : Quels sont les secteurs d’activité où vous vous sentez fiers d’être africain sur l’échiquier mondial ?

 Fier d’être Africain, je suis honoré de porter haut les couleurs de notre continent, berceau d’élégance, de créativité et de richesse culturelle. En tant que Commissaire Général du Salon International du Textile Africain (SITA), je me réjouis du dynamisme croissant des secteurs liés au textile, à la mode, à l’artisanat et à l’innovation culturelle. Chaque maillon de la chaîne de valeur textile incarne une Afrique qui s’affirme et qui se réinvente sans jamais renier ses racines. C’est dans cette synergie entre tradition et modernité que réside ma plus grande fierté.

A.E : Votre analyse sur l’immigration clandestine de nos jeunes africains.

L’Afrique, en réalité, est le véritable eldorado. Elle possède tous les atouts pour réussir. Ce ne sont donc pas l’absence de ressources ni l’incapacité de notre jeunesse qui expliquent les vagues d’exil. Ce sont plutôt la mauvaise gouvernance, l’absence de perspectives claires, le chômage structurel et un profond sentiment d’injustice sociale qui alimentent cette fuite vers l’inconnu. Il devient impératif de créer un environnement favorable à l’Entrepreneuriat, à l’Innovation, à la Formation de qualité et à une Gouvernance éthique et transparente. C’est ainsi que nous pourrons restaurer la confiance de notre jeunesse et lui permettre de croire en un avenir ici même, sur le sol africain, plutôt que de le chercher au péril de sa vie ailleurs.

A.E : Votre mot de fin 

Je tiens à remercier chaleureusement votre rédaction pour cette opportunité d’échange. C’est toujours un plaisir de partager ma vision et mes engagements à travers un média aussi respecté dans le paysage économique. Votre professionnalisme, la pertinence de vos questions et la qualité du traitement de l’information justifient pleinement mon accord pour cette interview. Je vous adresse toute ma considération et vous encourage à poursuivre votre précieuse contribution à l’analyse et à la valorisation des initiatives économiques sur notre continent.

                                  Interview réalisée par Nadège Koffi

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