Pr Mohamed LY : « Je suis un partenaire partout en Afrique, où je peux apporter de l’aide, j’y vais »

Pr Mohamed LY : « Je suis un partenaire partout en Afrique, où je peux apporter de l’aide, j’y vais »

Né en Mauritanie en 1969, le Professeur Mohamed LY est Professeur en Chirurgie Cardiaque des malformations congénitales du cœur. Marié et père d’enfants, il a fait ses études primaires et secondaires à Nouakchott, a été étudiant en médecine en Tunisie où il a passé sa thèse et obtenu le Doctorat. Pr LY est ensuite allé à Paris où il a refait le cursus hospitalo-universitaire si bien qu’il a obtenu l’agrégation de chirurgie cardiaque. Le Professeur franco-mauritanien Mohamed LY travaille depuis plus de dix ans à faire bénéficier les pays africains de son expertise. Il est depuis 2008 le Président de la Fondation Mauritanienne du Cœur.

Dans une interview accordée au média en ligne www.afriqueeconomie.net au cours de la 3ème édition du Festival Hassani Music & CO, de l’initiatrice Sofia MESTARI, en association avec Mme Asmaa ESSALLAMI tenue du 25 au 26 avril 2025 à Abidjan (Côte d’Ivoire), il a bien voulu nous donner le motif de sa présence à ce Festival et donner son analyse sur le système sanitaire en Afrique.

A.E : Présentez-vous à nos lecteurs

Moi c’est Mohamed LY, je suis Professeur en Chirurgie Cardiaque des malformations congénitales du cœur. Cela fait plus de 25 ans que je suis en France et actuellement je suis Chef de service au CHU de Nantes, mais j’interviens en Afrique depuis les années 2000-2002 ; d’abord en Mauritanie où il y a eu la première intervention à cœur ouvert puis après je suis allé aussi au Sénégal, à Abidjan en 2017 en partenariat avec la première dame de Côte d’Ivoire, Mme Dominique OUATTARA en collaboration avec l’Institut de Cardiologie d’Abidjan, ainsi que d’autres pays en Afrique où je suis intervenu.

A.E : Qu’est ce qui a motivé votre collaboration avec l’initiative du Festival Hassani Music & CO, qui allie promotion de la culture Hassanie et humanitaire ?

J’ai commencé à intervenir au Maroc, où j’ai rencontré un très grand Professeur en Cardiologie, qui s’appelle Dr Saïd EJJENNANE, Président de L’Association Les Bonnes Œuvres du Cœur au Maroc qui se bat pour les enfants porteurs de cardiopathie congénitale au Maroc et donc moi je suis un partenaire partout en Afrique où je peux apporter de l’aide, j’y vais. Donc à partir de là, j’ai su qu’il avait une collaboration avec l’initiatrice du Festival Hassani Music & Co, Sofia MESTARI, donc elle m’a convié à ce Festival qui a eu lieu à Abidjan et moi j’ai accepté vraiment avec grand plaisir.

A.E : Quelles sont les actions que vous menez par rapport à cette initiative de l’Artiste Franco-Marocaine Sofia MESTARI, qui a décidé de s’engager pour la santé des enfants ?

Moi derrière cette action c’est de voir comment et combien on peut sauver des vies. Je pense que j’ai compris qu’au décours de ce Festival, il y a aussi des donateurs, des généreux et des humains ; je veux dire des gens qui veulent contribuer à sauver des vies et il y a aussi la vente aux enchères qui a pu contribuer à collecter des Fonds, qui vont générer des prises en charge ; que ce soit des enfants mauritaniens directement qui vont être opérés au Maroc où bien des enfants marocains qui vont être opérés au Maroc. Moi je suis un prestataire, je suis chirurgien, mais ce que je fais aussi requiert souvent des Fonds, vu le coût élevé de la prestation, pour pouvoir aider. Notre but est de faire du bénévolat pur et dur, mais on a besoin d’aide ne serait-ce que pour acheter du consommable pour pouvoir opérer ses enfants.

A.E : En tant qu’un africain de la Diaspora, quelle est votre analyse sur le système sanitaire africain, plus précisément au niveau de la Santé infantile ?

Il y a 20 ans, je ne pourrai pas dire que le système sanitaire africain avance ; mais maintenant c’est important de constater qu’il y a quelques acquis. Certes, on est très en retard, mais c’est mieux que quand j’avais commencé. Moi j’étais tout jeune lors de ma formation ; il y avait un désert. Quand j’ai commencé en 2002, la première intervention en Mauritanie, il n’y avait rien. Aujourd’hui dans certains pays, il y a une autonomie chirurgicale, avec adultes. Maintenant, ce qui est pour les enfants, il faut savoir que même en Europe, il y a des centres qui ne sont pas autonomes parce que c’est l’expertise, c’est la difficulté d’opérer des bébés qui sont mal formés depuis le ventre de la mère ; autrement dit qui naissent avec ses malformations. Et elles sont complexes et cela requiert au niveau de savoir, beaucoup d’expertise et de beaucoup de matériels.

A.E : Pouvons-nous avoir un message à l’endroit de tous les dirigeants africains concernant le secteur sanitaire en Afrique ?

Je pense qu’il faut faire encore plus. Moi je trouve qu’on a appris quelque chose avec le COVID, où on ne pouvait plus compter sur nous. Mais je trouve encore que des efforts devraient être réalisés, accélérés, parce que nous ne sommes pas encore à l’abri de ce genre de problèmes, qui nous montre l’insuffisance de ce que nos dirigeants n’ont pas pu et su faire. Il s’agit tout simplement d’accompagner ces vaillants médecins qui sont partis en formation et qui souhaitent revenir chez eux souvent, mais qui cherchent aussi à travailler avec des normes internationales et qui doivent aussi être accompagnés pour leurs vies, au quotidien, autrement dit subvenir à leurs besoins familiaux pour pouvoir se concentrer dans le nécessaire.

A.E : Un message à l’endroit de l’initiatrice du Festival Hassani Music & CO, Sofia MESTARI ?

Alors là c’est une rencontre de haut niveau. Un personnage que je n’avais imaginé ; moi je l’avais eu qu’au téléphone et la rencontre avec Sofia MESTARI, c’est une découverte. C’est quelque chose que je ne peux même pas qualifier, je ne trouve pas les mots. Depuis que je suis arrivé à Abidjan (Côte d’Ivoire), je suis subjugué, avec ce que j’ai pu assister durant la troisième édition du festival Hassani Music & CO, avec la vente aux enchères de tableaux d’Artistes africains qui a pu récolter des Fonds, afin d’aider ses enfants atteints de malformations cardiaques, aider à scolariser des enfants démunis, de trois organisations ciblées, etc. Je cherche les mots, mais je n’en trouve pas, parce que c’est une personne on en trouve pas beaucoup. Et je sais ce qui l’a motivé ; ce n’est pas tout le monde qui a ce grand cœur ; je peux dire que c’est un don. Franchement, je lui souhaite longue vie et beaucoup de bonheur dans ce qu’elle fait et qu’elle puisse continuer à aider les enfants.

Interview réalisée par Nadège Koffi

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