Pr Ahmed BENNANA, Directeur Général de l’Hôpital Universitaire International Mohammed VI de Rabat « Si l’on considère le potentiel de chaque pays, la synergie permettrait un développement rapide du secteur sanitaire dans tous les pays »

Du 11 au 12 février 2025 à Abidjan (Côte d’Ivoire) a eu lieu le Sommet sur les Investissements dans les Systèmes de Santé en Afrique (SISSA), ambitieuse initiative du Dr Laëtitia Makita-NGADI, CEO de Semen Africa Consulting.

Durant deux jours, des acteurs de la Santé, venus de plusieurs pays, dont le Maroc, le Gabon, la Tunisie, la France, etc ont mené des réflexions sur le thème central : « LA SANTE, CATALYSEUR DE L’INDUSTRIE DU SPORT EN AFRIQUE ». Nous avons pu échanger avec l’un des Panélistes à ce Sommet, le Professeur Ahmed BENNANA, DG de l’Hôpital Universitaire International Mohammed VI de Rabat.

A.E : Présentez-vous à nos lecteurs

Je suis le Professeur Ahmed BENNANA, je suis de la Fondation Mohammed VI des Sciences et de la Santé, qui est une Fondation à but non-lucratif, acteur Majeur dans les domaines des Soins, de la Formation et de la Recherche.

A.E : Aujourd’hui nous sommes à la 1ère édition du SISSA à Abidjan et vous êtes présents afin d’y participer. Quels sont les enjeux liés à ce Sommet ?

A travers l’ensemble des thématiques qui ont été traitées, vous avez-vu que les sujets étaient divers et variés (technologie, sciences économiques, formation, développement du potentiel humain, etc). Le grand défi est de faire converger tous les efforts vers le développement de modèles santé qui soient adaptés aux réalités et contexte de chaque pays, tout en assurant une complémentarité et une parfaite synergie, à même de garantir la souveraineté sanitaire de notre continent. Ces panels, ont permis de présenter différentes expériences et différentes opportunités de benchmark. Le cas du Royaume du Maroc a été présenté comme un modèle de santé performant, inscrit dans un partenariat Sud-Sud exemplaire.   Il ressort des différents débats que vous avez pu suivre, que si l’on considère le potentiel de chaque pays, que la synergie permettrait un développement rapide du secteur sanitaire dans tous les pays.

A.E : Aujourd’hui vous êtes présents en tant que Directeur Général de l’Hôpital Universitaire International Mohammed VI de Rabat, pouvez-vous nous faire un bref bilan du système sanitaire au niveau du Maroc ?

Le Maroc est engagé dans un énorme chantier de couverture sociale et de couverture sanitaire généralisée, sous les hautes orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI que dieu l’assiste. Un Projet Gigantesque !  Aujourd’hui nous sommes dans une refonte du système de Santé qui touche tous les grands axes du développement de la Santé, notamment l’élargissement de l’offre de soins pour un meilleur accès. Le maillage territorial est assez intéressant et on trouve des structures qui sont dotées de la grande technologie et des meilleurs moyens matériels et humains dans toutes les régions du Royaume ; le deuxième volet, c’est le volet « Capital humain », vous savez qu’il faut non seulement former, mais aussi intéresser le potentiel humain ; le troisième pilier de cette réforme c’est la gouvernance, avec la naissance des Groupements sanitaires territoriaux et la hiérarchisation des soins ; le quatrième axe de cette refonte, c’est la Digitalisation, avec une mention particulière pour la souveraineté numérique.  Aujourd’hui, la Fondation Mohammed VI des Sciences et de la Santé se positionne comme un acteur stratégique au côté des différentes composantes du système de Santé national.   Le Maroc, dans le cadre de la coopération Sud-Sud, met à la disposition de notre continent des structures performantes et une expertise précieuse pour une santé performante.

A.E :  Qu’est-ce que vous proposez pour un meilleur secteur sanitaire en Afrique ?

Revenez juste aux quatre piliers de la refonte de notre système de santé au Maroc, et vous aurez la réponse à votre question. D’abord une composante humaine motivée et formée, que ça soit dans les métiers techniques, ou dans les métiers de Management ; ensuite un bon modèle de gouvernance est aussi fondamental ; également des structures de soins de qualité, en nombre suffisant et surtout bien réparties géographiquement et enfin une technologie et une numérisation avancées.

A.E : Votre mot de fin

J’apprécie beaucoup ces échanges et je viens à chaque fois que j’en ai l’occasion. Mais comme je l’ai dit tout à l’heure, au bout d’un certain moment, il faut partir de ce qui existe, venez-vers le Maroc, le Maroc est ouvert, la Fondation Mohammed VI, tout particulièrement, met à la disposition des Etudiants, des Chercheurs, et des praticiens les moyens pour développer leur expertise pour le développement de leurs systèmes de santé respectifs. Il faut que cette synergie puisse très rapidement s’installer pour le bien de toute la population africaine et pour le développement de l’Afrique.

Interview réalisée par Nadège Koffi