Du Lycée John Fitzgerald Kennedy de Dakar jusqu’à la classe de Terminale après le Baccalauréat, à l’école de Musique durant trois ans à Dakar, Marieme FALL à l’état civil, notre Artiste-Musicienne sénégalaise « Marema » éblouie de par sa voix, son charisme et son engagement pour des causes nobles sur le continent africain et international. Découverte grâce au « Prix Découvertes RFI » en 2014, notre « Tracy Chapman » africaine a marqué sa carrière musicale par son titre « Femme d’Affaires ». Après plusieurs années de pause liées à des raisons familiales, Marema reprend le micro avec de nouveaux Projets.
Dans cette interview qu’elle a accordé au média www.afriqueeconomie.net depuis la Côte d’Ivoire, l’Artiste-Musicienne sénégalaise nous fait un bilan de son parcours professionnel et nous donne son avis sur des sujets très sensibles qui minent le continent africain.
A.E : Pouvez-vous nous faire un bilan de votre parcours artistique ?
Moi j’étais Choriste au début et puis j’ai formé mon Groupe en 2014 ; donc en 2014 je suis devenue Lead de mon Groupe et par la suite, juste quand j’ai sorti mon son « Femme d’Affaires », j’ai été lauréate du Prix Découvertes RFI. Du coup j’ai eu à voyager ; beaucoup de voyages ; en Europe, en Afrique. J’ai eu un bilan positif. J’ai fait beaucoup de Festivals, beaucoup de scènes. Je continue à faire des Festivals, à représenter mon pays un peu partout. Je peux dire que j’ai un bilan assez positif, bien vrai que j’ai connu une pause artistique à un moment de ma vie, parce ce que c’est normal. Je me suis mariée en 2018, je suis devenue maman de deux enfants ; deux magnifiques garçons. C’était normal qu’il y ait une pause ; là j’ai repris mes activités musicales.
A.E : Quelle est votre actualité ?
Mon actualité en ce moment c’est la préparation de la sortie de mon deuxième album ; là en ce moment je suis au Sénégal pour l’enregistrement. On peut dire que c’est mon actualité. Un album qui sera africain, mais assez ouvert pour l’international. Je fais aussi des Festivals ; j’ai deux dates au mois d’octobre 2024 à Berlin (Allemagne) et d’autres aussi ; mais je tourne beaucoup en Allemagne.
A.E : Comment peut-on définir votre genre musical ?
Je dirai que je fais une musique assez ouverte d’ailleurs. Je fais de la Pop Musique, mais aussi traditionnelle, parce ce qu’il y a des rythmes de mon pays ; des rythmes diversifiés, africains. On peut dire que je fais une musique assez ouverte, pour l’international aussi.
A.E : Depuis votre distinction au « Prix Découvertes RFI », quelles ont été les opportunités qui se sont ouvertes à vous ?
J’ai eu assez d’opportunités ; cela m’a permis d’être connue un peu partout en Europe. Cela m’a donné beaucoup d’ouvertures, que cela soit dans les Salons musicaux, sur les scènes ; donc j’ai eu à faire beaucoup de choses, j’ai eu à jouer un peu partout en Europe et en Afrique. Avec RFI, j’ai eu beaucoup d’opportunités.
A.E : Avez-vous eu d’autres Prix, après le Prix RFI ? Si oui, citez-nous quelques-uns
J’ai eu le « Prix de du Salon International de la Musique africaine (SIMA) » et puis j’ai eu aussi une nomination « AFRIMA ». Dans mon pays j’avais remporté le Prix d’encouragement du Président de la République du Sénégal SEM Macky SALL.
A.E : Pensez-vous à des featuring avec des artistes africains de la sous-région ? Si oui, quel est cet artiste ou cette artiste ?
Oui, j’en ai eu à faire des Featurings, mais qui ne sont pas encore sortis. J’ai eu à faire un Featuring avec Azaya, un Chanteur guinéen qui a une très belle voix. Chez moi au Sénégal, j’ai eu à faire un featuring avec notre « chouchou » de la musique sénégalaise Wally Seck, mais qui n’est pas encore sortit. Je pense le faire aussi avec d’autres Femmes, mais cela n’est pas encore définit.
A.E : Quelle est votre analyse sur la criarde problématique du chômage en Afrique ?
Pour le chômage en Afrique, c’est assez avancé, bien vrai que les Jeunes créent pas mal de choses pour pouvoir subvenir à leurs besoins. Mais je pense que les Chefs d’Etat actuels doivent créer des emplois pour les Jeunes. On a ce problème, que cela soit des Usines ; faire de telles sorte que les Jeunes puissent travailler dans leurs pays, au lieu de sortir, d’aller en pirogue en Europe. L’emploi des Jeunes doit pour moi être prioritaire ; parce qu’on en a tellement besoin. L’Afrique a un peuple jeune et il y a beaucoup de Jeunes qui sont en chômage et c’est ce qui emmène aujourd’hui cette perdition ; c’est ce qui emmène les agressions, c’est ce qui emmène le manque d’éducation ; parce que c’est difficile si une personne est jeune et qu’elle ne travaille pas ; elle va penser à faire autre chose pour subvenir à ses besoins (vol, etc). C’est ce qui nous fatigue en Afrique ; il faut que les Chefs d’Etat fasse du chômage des Jeunes, une priorité. Les Jeunes doivent être prioritaire dans notre politique en créant de l’emploi pour les Jeunes. Moi j’ai vraiment peur de ces Jeunes qui prennent les pirogues pour partir ailleurs ; il y en a beaucoup qui perdent la vie et vraiment c’est déplorable.
A.E : Quelle est votre analyse sur l’entrepreneuriat féminin en Afrique ?
C’est un sujet qui me tient vraiment à cœur, car qui connaît Marema c’est que je suis dans tout ce qui concerne la Femme. Je pense que vraiment, surtout de nos jours, que cela soit les Ministères de la Femme, que cela soit les ONG, ils doivent beaucoup aider les Femmes, surtout pour la Formation, pour l’Education, pour l’Apprentissage, pour les écoles et autres ; on en a vraiment besoin. Et disons aussi que les Femmes qui sont à l’école, elles travaillent c’est bien, mais le problème en Afrique c’est le suivi en fait. Moi je vois beaucoup de jeunes femmes qui commencent leurs études mais qui n’arrivent pas à les terminer. Après, soit elles sont des mères de famille ou bien autre chose. Ce serait vraiment bien qu’elles puissent continuer leurs études. Même si ce sont des Formations, elles puissent le faire. Les Femmes sont fortes et moi je crois que beaucoup de choses peuvent changer si on met les Femmes devant, j’en suis sûre, j’en suis convaincue. Et pour ce faire, on a besoin de se regrouper en tant que Femmes. On a besoin de se solidariser, on a besoin de former une équipe pour que tout marche entre nous ; surtout et pour notre avenir.
A.E : Votre mot de fin à nos lecteurs
Mon mot de fin est de dire « Vivre l’Afrique ». Nous en tant qu’africains, nous devons travailler pour notre propre développement. Je pense qu’on aura beau avoir un gouvernement stable et autres ; des travailleurs et autres, mais nous les africains, nous les Jeunes, nous devons nous mettre afin que l’Afrique se développe. Nous ne devons pas laisser aux politiciens, ni au Gouvernement. Nous en tant qu’africain, nous devons apporter notre pierre à l’édifice ; nous devons croire en nous ; que nous travaillons pour nos pays, cela peut se faire, il faut juste que nous soyons armés de courage et de sincérité ; ainsi que croire en l’Afrique. Merci infiniment à Afrique Economie depuis la Côte d’Ivoire qui me donne cette opportunité de faire le bilan de ma carrière et de donner mon point de vue sur des sujets sensibles et capitaux sur les réalités du continent africain.
Interview réalisée par Nadège Koffi