Gouaré AMEME, Fondateur de la Fondation Internationale Gouaré Amfiz : « Chacun à son niveau devrait tenir un langage de partage et de solidarité ; c’est à ce titre que nous parviendrons à cristalliser ces vertus dans l’esprit de l’opinion publique »

Gouaré AMEME, Fondateur de la Fondation Internationale Gouaré Amfiz : « Chacun à son niveau devrait tenir un langage de partage et de solidarité ; c’est à ce titre que nous parviendrons à cristalliser ces vertus dans l’esprit de l’opinion publique »

Economiste, Gestionnaire spécialiste en Projets/ Programmes de Développement, Gouaré AMEME, ivoirien âgé de 47 ans est aujourd’hui désigné l’Ambassadeur des Albinos de Côte d’Ivoire distinction également faite par la Faitière des Associations d’Albinisme du pays (FAOBEACI). Un slogan pour ce jeune ivoirien : « Unissons-nous pour donner du bonheur et notre raison de vivre sera justifiée », qui lui fait asseoir un concept baptisé « la Figattitude », Philosophie consistant à faire véhiculer et promouvoir les valeurs de solidarité, d’entraide pour aboutir à la cohésion sociale et au maintien de la paix entre les populations.

Nous sommes en fin d’années où plusieurs personnes, Entreprises, Associations, ONG s’adonnent aux actions humanitaires. Ayant voulu connaître les Projets de la Fondation Internationale Gouaré Amfiz en abrégé (FIGA), dirigée par Gouaré AMENE, notre site www.afriqueeconomie.net est allé à sa rencontre. Il nous explique les motivations de cette vocation pour l’Humanitaire et fait un plaidoyer au Gouvernement ivoirien afin de continuer la marche dans l’Humanitaire, qui depuis la création de la Fondation, se fait sur Fonds propres. Il nous parle également de ses Projets à court et moyens termes, ainsi que nous donne les réalités que subissent les personnes albinos en Côte d’Ivoire.

A.E : Présentez-vous à nos lecteurs

Je suis Gouaré AMEME, Economiste, Gestionnaire spécialiste en Projets/ Programmes de Développement. Ivoirien de Nationalité et âgé de 47 ans. Je combine expertise professionnelle et vocation pour les questions liées aux sociales notamment l’Appui, l’Accompagnement et l’A ssistance aux personnes vulnérables, aux handicapés (Orphelins, Veuves, Personnes du 3eme âge, etc). Je fais également de la prise en charge des PVA (Personnes vivantes avec l’Albinisme) mon cheval de bataille. Habitué des rouages de Programmes bailleurs notamment Banque Mondiale, Union Européenne, Banque Africaine de Développement, USAID, ONUDI, Coopération japonaise etc ; j’exerce à ce jour, comme Conseiller Technique au Conseil National des Exportations de Côte D’Ivoire (CNE) depuis 2015, structure en charge du suivi de la mise en œuvre de la Stratégie Nationale d’exportation (SNE).

A.E : Pouvez-vous nous parler de votre Fondation ?

De par ma fibre philanthropique, j’ai mis en place la Fondation Internationale Gouaré Amfiz en abrégé FIGA dans l’optique d’accompagner de diverses manières les personnes handicapées et les personnes en situation d’extrême pauvreté, et tout ceci visant comme finalité leur épanouissement et leur bien-être. En effet, l’objectif de cette Fondation est principalement axé sur quatre (4) points stratégiques à savoir le Développement de l’Entreprenariat au travers des Activités Génératrices de Revenus (AGR), par la mise en place de Projets/Programmes d’accompagnements ; l’appui à l’Education (formations, alphabétisation, sensibilisation à la scolarisation, Renforcement des capacités, etc.) et à l’insertion socio-professionnelle ; la Sécurité Alimentaire (distribution de vivres et non vivres), ceci généralement dans les Orphelinats, les Pouponnières, les quartiers précaires ; la Promotion de la Cohésion Sociale au travers le maintien de la Paix ; comme ce fut le cas après les élections post crise 2020 ; la promotion d’activités culturelles et sportives fonction des pays (festivités culturelles, promotion des US & Coutumes, promotion des jeunes talents dans le domaine sportif et théâtral). Je fus ainsi le 1er à organiser le Concours de beauté Miss Albinos en Côte D’Ivoire enregistrant 18 candidates sur le territoire national. Durant la pandémie de la COVID-19, la Fondation fut l’une des toutes premières structures à mener des opérations de distribution de gels hydro alcooliques de cache nez et de vivres dans les espaces gastronomique longtemps fermés dans la ville d’Abidjan, la situation n’était du tout pas facile pour ses tenanciers de maquis, restaurants etc. De façon périodique avec la FIGA plusieurs Pouponnières et Orphelinats sont visités pour soit des réhabilitations ou pour des distributions de vivres et non vivres et ceci sur l’étendue du territoire. A ce titre, nous avons fait Adiaké par deux (2) fois, Marcory, Port-Bouet, Korhogo, Alépé, Yopougon, Adzopé ; Abobo etc. Mes initiatives m’ont value d’avoir plusieurs distinctions notamment celui de l’homme du social consécutivement en 2020 et en 2021 distinctions faites par les faitières des handicapés FAPHCI et l’Association des orphelins handicapés de Côte d’ivoire (AHO). Parallèlement, je fus désigné Ambassadeur des Albinos de Côte d’Ivoire distinction également faite par la Faitière des Associations d’Albinisme du pays (FAOBEACI). Nous organisons également plusieurs activités notamment la fête des mères à l’honneur des veuves et sans oublier les festivités de Noël dont la 12ème éditions aura lieu ce Décembre 2022.

A.E : Qu’est-ce qui a motivé la création de ce Projet ?

Porter assistance aux Enfants, Jeunes, Adultes, Femmes, Hommes du 3ème âge et aux familles démunies et défavorisées afin de réduire les inégalités sociales et la pauvreté par la création d’emplois sont les préceptes qui ont déclenché en moi l’envie de bâtir cette Fondation. Loin d’être plongé dans un idéalisme exacerbé et d’être un partisan du perfectionniste, j’ai la ferme conviction que chacun de nous a besoin d’un coup de pouce pour atteindre un niveau Supérieur peu importe les domaines ou secteurs dans lesquels ceux-ci exercent. Ma pensée se résume en ce concept que j’ai baptisé « la Figattitude », Philosophie consistant à faire véhiculer et de promouvoir les valeurs de solidarité, d’entraide pour aboutir à la cohésion sociale et au maintien de la paix entre les populations. Pour moi c’est la base de tout développement inclusif et partagé. Car chacun à son niveau devrait tenir un langage de partage et de solidarité. C’est à ce titre que nous parviendrons à cristalliser ces vertus dans l’esprit de l’opinion publique.

A.E : Quelles ont été les difficultés traversées au cours de votre parcours dans ce Projet ?

Comme toute Organisation, nous avons besoin de Partenaires financiers. Actuellement, tout ce que nous faisons comme actions se réalisent sur fonds propres. C’est une vocation, souvent essoufflée, mais la passion et l’envie de porter secours prennent le dessus. Nous sollicitons ainsi l’aide des Partenaires pour nous aider dans ce sens. Nos attentes concrètes, s’orientent donc vers un besoin en Financement pour pouvoir mener à bien nos activités.

A.E : Quelle est votre analyse sur l’apport de l’Etat avec les Fondations en Côte d’Ivoire ?

A mon sens, le rôle des Fondations, des ONG et de plusieurs structures parapubliques, est d’aider l’Etat sur des problèmes cruciaux leviers directs des populations afin de déclencher l’effet accélérateur d’un développement inclusif et partagé gage de tout épanouissement véritable et de quiétude sociales tant recherchés par toute personne physique. En ce sens, je formule le plaidoyer auprès de l’Etat de Côte d’Ivoire afin qu’une subvention soit octroyée aux Fondations et ONG avec des critères de sélection bien défini pour nous permettre de soumissionner et ceci en fonction des lignes directrices des Projets et objectifs visés. C’est à ce titre que nous ONG, parviendrons à être le prolongement concret des actions gouvernementales. Plus encore, nous devenons dans ce sens des sous-traitant sociaux pour appuyer l’Etat dans sa quête de bien être des populations tel que prôné par SEM. Alassane OUATARA dans sa vision d’une Côte d’Ivoire solidaire.

A.E : Des Projets à court et moyens termes ?

 A court termes, nous comptons promouvoir l’auto-emploi en renforçant nos actions dans les universités Ecoles, etc sur des thématiques liées à l’Entreprenariat, à la recherche d’emploi, au Développement personnel, etc. Continuer nos activités caritatives, socio-culturel et sportives. A long terme ma vision est de mettre en place un Projet infrastructurel, j’attends que la conception soit bien peaufinée avant d’en parler.

A.E : Proposez-nous des initiatives que peuvent mener l’Etat pour les personnes albinos en Côte d’Ivoire ?

Pour moi, allons sur des choses simples par exemple, Renforcer l’accès des personnes atteintes d’albinisme à des soins oculaires et dermatologiques complets et aider à accroître l’inclusion sociale des personnes cibles bénéficiaires aux plans économique et éducatif ; Mener des actions fortes de sensibilisation afin de réduire les préjugés associés à cette minorité, victime de stigmatisation, de brimades et même d’assassinat chaque année ; Créer des centres de refuges pour les personnes atteintes albinismes et sans abris.

A.E : Pourquoi avez-vous voulu vous pencher sur ces personnes ?

En Côte d’Ivoire et dans certains pays d’Afrique de l’Ouest, les albinos, subissent une certaine discrimination du fait de l’albinisme. En effet, Ils sont considérés comme des êtres à part et souvent marginalisés. Ce qui constitue un véritable handicap pour nous, il est difficile pour eux de s’intégrer dans le tissu social du fait des préjugés. L’albinisme est considéré dans certaines régions du pays comme une malédiction ; ainsi les mères et leurs enfants albinos sont souvent rejetés et abandonnés par leurs propres familles. Nombreux sont les pays en Afrique y compris le nôtre où il existe un véritable problème de stigmatisation contre les personnes atteintes d’albinisme. En Côte d’Ivoire, on fait subir certains traitements cruels voire inhumains aux albinos du fait des préjugés. Cela dénote de la gravité du problème étant donné que notre intégrité physique peut être en danger. Ces violences sont de diverses formes ; Morales (Rejet, indifférence, moquerie) ; Physiques (Sacrifices humains, mutilations, tortures) ; Socioculturelle (non accès à l’éducation et à la santé, difficultés d’insertion socioprofessionnelle). Chaque année en Afrique, des dizaines d’albinos sont tués et mutilés. Des attaques brutales alimentées par de vieilles croyances conférant des vertus magiques aux organes des albinos. Chacun peut à son modeste niveau, tisser ou renforcer cette toile de solidarité et de protection pour ces personnes vulnérables liées à la superstition Africaine.

A.E : Donnez-nous votre point de vue sur l’Entrepreneuriat Féminin en Afrique ?

Les Femmes sont un pilier de l’économie africaine. Le continent africain affiche le pourcentage le plus élevé de Femmes entrepreneures au monde. Selon le rapport 2016-2017 du Global Entrepreneurs hip Monitor (GEM), le taux d’Entrepreneuriat Féminin en Afrique subsaharienne atteint 25,9 % de la population féminine adulte, ce qui signifie qu’en Afrique, 1/4 lancent ou gère une Entreprise. Les Femmes réinvestissent jusqu’à 90 % de leurs revenus dans l’Education, la Santé et l’Alimentation de leur famille et de leur communauté, contre 40 % au maximum pour les hommes. Autrement dit, investir dans les Entreprises détenues ou gérées par des Femmes peut transformer les sociétés. Cependant elles se heurtent à de multiples obstacles pour accéder aux Financements, avec un déficit estimé à 42 milliards de dollars sur l’ensemble des chaines de valeur, dont 15,6 milliards de dollars dans le seul secteur de l’Agriculture. Entre autres défis, figurent le financement (Octroyer des prêts aux Femmes est perçu comme plus risqué, entraînant des taux d’intérêt prohibitifs. De plus, les femmes manquent souvent de garanties bancaires traditionnelles) ; les capacités (les Institutions financières manquent des capacités pour comprendre les Femmes Entrepreneures et répondre à leurs besoins de façon adéquate. Et les femmes Entrepreneures manquent, quant à elles, de capacités en Finance et Gestion d’Entreprise pour répondre aux exigences des Institutions financières) ; l’Environnement des affaires (dans de nombreux pays, les cadres légaux et réglementaires freinent la pleine participation des femmes dans la croissance du secteur privé).

A.E : Votre mot de fin à nos lecteurs

Je formule un plaidoyer auprès des mécènes, des personnes de bonne volonté de porter un regard particulier sur notre jeune Fondation afin de nous permettre de faire de grandes choses dans le social à l’avenir.

                                                   Interview réalisée par Nadège Koffi

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