Eric DIBY, Fondateur et CEO de WEALTHTECH INNOVATIONS : « Si nous voulons que notre continent se développe, l’implémentation de la blockchain doit être une priorité pour nos nations »

Eric DIBY, Fondateur et CEO de WEALTHTECH INNOVATIONS : « Si nous voulons que notre continent se développe, l’implémentation de la blockchain doit être une priorité pour nos nations »

Promue et utilisée pour la première fois vers la  fin 2008, la technologie de la « Blockchain » est en train de révolutionner le monde entier. Cette nouvelle technologie pour le continent africain, motive plusieurs africains de la diaspora, à vouloir s’impliquer, afin de montrer les avantages de cette technologie, au niveau de l’Afrique. C’est dans ce cadre que le jeune ivoirien, Eric DIBY, a initié un atelier de formation sur la « Blockain », le mercredi 13 octobre 2021 à Abidjan, à l’endroit d’une trentaine de journalistes, avec pour objectif d’informer et de sensibiliser les populations, à cette nouvelle technologie.

Dans cette interview que nous a accordée M. DIBY, jeune ivoirien de la diaspora, Fondateur et CEO de la start-up « Wealthtech Innovations » qui est spécialisée dans le développement technique et l’implémentation de solutions liées à la technologie « blockchain », le jeune ivoirien nous explique ce que c’est que cette technologie, mais surtout invite nos dirigeants à plus d’implication à soutenir cette technologie.

 

A.E : Présentez-vous à nos lecteurs 

Je suis issu du domaine financier et j’ai travaillé pour plusieurs Institutions financières notamment dans le secteur de l’Asset Management, pour le compte de sociétés d’investissement et de plateformes de distribution transfrontalière de fonds d’investissement.

A.E : Présentez-nous votre structure ?

 « Wealthtech Innovations », est une jeune start-up créée en 2020 dans l’optique de permettre aux africains de comprendre les enjeux et de saisir les opportunités liées au changement de paradigme induit par la blockchain. « Wealthtech Innovations » est spécialisée dans le développement et l’implémentation de solutions Blockchain pour des entreprises, des institutions et des organisations. Nous sommes aussi outillés pour conseiller et former des chefs d’entreprise et des responsables d’institutions. Notre mission est de contribuer activement au développement de l’économie numérique en apportant aux entreprises, aux institutions et aux organismes, des solutions concrètes qui leur permettront de tirer profit de cette technologie révolutionnaire.

A.E : Qu’est-ce qui motive votre intérêt pour la Blockchain ?

De prime abord, lorsque j’ai découvert qu’une nouvelle technologie pouvait garantir la transparence, la confiance et l’intégrité des données, j’ai tout de suite été motivé pour en apprendre davantage afin de comprendre les tenants et les aboutissants de cette technologie. C’est ainsi que j’ai découvert la Blockchain et ses avantages pour notre société. Et s’en est suivi le déclic lorsque j’ai réussi à comprendre les principes et le fonctionnement de cette technologie et l’impact de son application dans certains secteurs d’activités. En effet, lorsqu’on arrive à comprendre le fonctionnement et les principes de cette technologie, on ne peut plus s’empêcher de simuler des cas d’applications et d’en déduire les impacts dans certains secteurs comme l’Administration, la Santé, l’Education, la Finance, le Sport. Et quel que soit le secteur et le service où la blockchain est implémentée soit pour créer la confiance, effectuer des transactions, envoyer, conserver, sécuriser, archiver, certifier, vérifier des données (informations, fichiers) ou des actifs, on en déduit que l’implémentation et l’utilisation de cette technologie permettront d’améliorer sensiblement certains aspects de notre vie et pourront aussi nous aider à moderniser le fonctionnement interne des services et améliorer le service rendu au citoyen. Par exemple, dans le contexte actuel d’une économie globalisée où nous sommes amenés à avoir des clients et des contrats avec des contreparties partout dans le monde, nous sommes obligés de passer par des intermédiaires pour assurer la confiance, l’intégrité et garantir la bonne exécution des obligations des parties. Mais avec la blockchain nous pourrons nous passer du tiers de confiance humain pour faire place à un tiers de confiance mathématique, qui, lui, n’est ni soumis à l’erreur, ni à la corruption, ni au manquement. Qu’on soit ingénieur, manager, entrepreneur, journaliste, médecin, notaire, politicien, artiste, footballeur, commerçant ou investisseur, lorsqu’on comprend cette technologie, on a tout intérêt à repenser notre rôle dans cette nouvelle économie blockchain qui aura sûrement un impact important dans les prochaines décennies.

A.E : Pouvez-vous définir ce que c’est que la Blockchain pour une personne lambda ?

La blockchain c’est la prochaine génération d’internet, l’internet de la valeur (web3). Sachant que l’internet de l’information (le web2) a permis la démocratisation de l’information et l’envoi de copies de documents ou de fichiers, la blockchain permet quant à elle d’échanger de la valeur et de garantir l’intégrité des données. La Blockchain est donc un hub de confiance où tout le monde peut notamment acheter ou échanger de la valeur ; vérifier la conformité, la localisation et la propriété d’un bien ; vérifier des informations et faire des transactions ; envoyer de l’argent ou faire des achats sans payer des frais élevés ; obtenir facilement un prêt, financer son activité ; conclure un contrat, vérifier l’authenticité d’un acte ou d’un document administratif ; avoir le contrôle sur ses données personnelles.  En d’autres termes, ou si vous voulez une définition classique, je dirais que la Blockchain est une technologie de stockage et de transmission d’informations prenant la forme d’une base de données qui a la particularité d’être partagée simultanément avec tous les membres du réseau. Lorsque les gens entendent parler de blockchain pour la première fois, ils apprennent son effet sur deux aspects : la confidentialité et la sécurité, probablement par le biais des cryptomonnaies comme le Bitcoin ; mais un outil comme la blockchain peut protéger bien plus que l’argent. Il peut servir également à documenter les droits de propriété ; assurer la citoyenneté ; garantir la participation et le résultat d’un vote ; assurer la traçabilité d’une production agricole ; assurer le suivi des clauses d’un contrat et garantir son exécution ; tenir les registres d’une administration ; certifier des documents administratifs ou des diplômes. Plus concrètement, les actes de propriétés pourraient être stockés eux aussi sur une blockchain, permettant ainsi de se passer du tiers de confiance humain pour faire place à un tiers de confiance mathématique, qui lui n’est ni soumis à l’erreur ni à la corruption, ni au manquement. Avec une blockchain, on pourrait alors facilement vérifier qu’une maison que l’on souhaite acheter est bien la propriété du vendeur qui nous la présente. On pourrait connaître l’historique des ventes sans même devoir demander à qui que ce soit. L’on pourrait également, savoir à quels prix ces ventes successives se sont faites et surtout, acter notre achat de manière irréversible en transférant simplement le contrat lié sur une adresse privée qui nous appartient.

A.E : Pourquoi votre priorité pour le continent à faire connaitre et surtout utiliser cette technologie ?

L’Afrique connaît actuellement une formidable dynamique qui correspond aux besoins des populations de changer leur quotidien et de prendre leur part dans la forte croissance mondiale. Cependant, si l’Afrique veut pleinement tirer profit de cette dynamique, dans un monde globalisé où il y a de plus en plus d’échanges et d’accords transfrontaliers, l’Afrique doit créer les conditions qui permettront de garantir un environnement de confiance où les contrats pourront être conclus et où les données et les actifs pourront s’échanger en toute sérénité. Une technologie qui peut nous permettre de le faire : La blockchain. Nous avons aujourd’hui une solution technologique qui mérite l’attention de tous, particuliers, chefs d’entreprise et institutions publiques, car elle offre à l’Afrique la possibilité non seulement de rattraper son retard technologique mais aussi de créer le cadre d’un environnement intègre (honnêteté, considération, responsabilité et transparence) et propice au développement des affaires sur le continent. Si nous voulons que notre continent se développe, l’implémentation de la blockchain doit être une priorité pour nos nations. Ainsi, l’utilisation et l’implémentation de cette technologie dans certains secteurs permettront d’instaurer la confiance et la transparence ; d’obtenir des données fiables, immuables et vérifiables ; de faciliter l’accès à plusieurs services ; de rassurer les investisseurs et les partenaires au développement de l’Afrique. A titre d’exemple, pour être transparents et encourager les bailleurs de fonds à soutenir nos économies, nous pourrions mettre en place une blockchain pour garantir une meilleure allocation des fonds dans le cadre des aides au développement. A cet effet, les prêteurs et donateurs pourront décider des conditions pour l’allocation des fonds. Ils pourront ainsi organiser le degré de transparence et de contrôle de l’utilisation des fonds à chaque étape et pour chaque paiement. Les règles qu’ils souhaiteront mettre en place feront l’objet d’une publication numérique sur la blockchain, avec, le cas échéant, des mécanismes d’alerte en technologie de gouvernance éthique et démocratique.

A.E : Qu’est-ce qu’une crypto-monnaie ?

Une crypto-monnaie est avant tout un actif dit numérique. Et selon sa définition, un actif est une ressource économique détenue par une entreprise ou un individu dans le but d’en tirer profit. Plus concrètement, un actif a une certaine valeur et procure certains droits.  Par exemple un bien immobilier, les parts sociales ou les actions d’une entreprise doublées de droits de vote sont des actifs. Une monnaie servant de moyen de paiement est aussi un actif. Un actif numérique est donc un actif digital qui représente une certaine valeur, pouvoir ou droit dans un réseau. On parle donc de crypto-monnaie lorsqu’un actif numérique peut être accepté comme moyen de paiement. Il existe plusieurs types d’actifs numériques qui se distinguent tous par leur cas d’usage. En effet, tous les actifs numériques ne sont pas utilisés comme des moyens de paiement et ne peuvent donc pas être considérés comme des cryptomonnaies. Cependant l’élément le plus important à retenir est le cas d’usage de l’actif. Ainsi, certains actifs peuvent être utilisés pour garantir la sécurité d’un réseau blockchain (c’est le cas de l’actif natif d’une blockchain proof of stake) ; récompenser les validateurs de nœuds (c’est le cas l’actif natif d’une blockchain « prof of work ou proof of delegated stake) ; récompenser les investisseurs ; représenter la participation des investisseurs dans un projet ; accéder à des produits ou des services spécifiques ; représenter un actif non fongible (c’est le cas des NFT) ; représenter la valeur d’une monnaie traditionnelle dans l’univers de l’Economie Numérique connectée à la blockchain (c’est le cas des Stablecoin) ; comme unité de transaction pour les besoins spécifiques d’un projet. Indépendamment des cas d’usages, l’actif numérique peut être considéré comme une crypto-monnaie dès lors que ce dernier est accepté comme moyen de paiement.

A.E : Quels sont vos Projets ou vos actions à court et moyen terme ?

A court terme, nous continuerons de mettre en œuvre notre stratégie nationale d’acculturation à la blockchain à savoir des rencontres d’information avec des organisations, des associations et des corps de métier pour leur faire part de notre expertise ; l’organisation de formations afin de vulgariser et lever tous les mystères autour de la blockchain ; des partenariats stratégiques avec des entreprises et des institutions. Dès le début de l’année 2022, nous procèderons au lancement officiel de plusieurs applications, notamment la « token factory wealthtech », notre application automatisée, connectée à plusieurs blockchains qui permettra à toute personne n’ayant aucune compétence en programmation, de générer des contrats intelligents « smart contrat ».
Cette application pourra être utilisée pour créer des actifs numériques ou cryptomonnaies, directement depuis un navigateur web ; le « crowfunding wealthtech », une plateforme de financement participatif connectée à la blockchain et basée sur une architecture de codes intelligents « Smart contrat ». Cette plateforme permettra à la fois aux porteurs de projets de lever des fonds en actifs numériques et aux investisseurs détenteurs d’actifs numériques ou de devises Fiat, de financer des Projets ; le prototype d’une blockchain pour la gestion des registres administratifs des communes. A moyen terme, nous comptons mettre en œuvre notre plan commercial et marketing « AFRICACHAIN Target 2027 » qui nous permettra d’étendre nos activités à l’Afrique francophone. Nous continuerons de créer des prototypes de blockchain et de solutions technologiques pour tous les secteurs d’activités (tourisme, administration, santé, services publiques, logistique, agriculture, éducation). L’objectif étant de « blockchainiser » et de « tokeniser » tous types d’activités    en présentant des « PoC proof of concept » par secteur d’activités. Nous espérons ainsi créer de nouveaux emplois et apporter aux acteurs du continent, des solutions innovantes qui leur permettront de piloter et non de subir cette transformation qui est inéluctable. Et par la même occasion, participer à l’instauration d’un environnement de confiance, transparent et intègre qui sera sûrement propice au développement d’une nouvelle économie africaine numérique et digitale.

A.E : Quelles sont les difficultés que vous avez vécues dans votre carrière professionnelle ?

 Les difficultés sont parties intégrantes de notre quotidien. Tout être humain, qu’il soit employé, chef d’entreprise ou décideur a toujours été confronté à des difficultés. Je suis incapable de vous énumérer une liste exhaustive à ce sujet, mais je peux seulement vous dire que toutes les difficultés que j’ai rencontrées ont été pour moi des sources de motivations et des moments d’apprentissage dont je ne retiens que les solutions trouvées pour surmonter ces passages de la vie.

 

A.E : Qu’attendez-vous des dirigeants africains pour l’employabilité des jeunes ?

 

De prime abord, j’incite tous les jeunes à privilégier l’éducation et à se fixer des codes de déontologie. Je les exhorte aussi à s’orienter vers des formations pratiques et des métiers d’avenir en lien avec les nouvelles technologies. En ce qui concerne les dirigeants africains, j’attends d’eux qu’ils prennent des décisions fortes en faveur de l’éducation et de l’accompagnement de la jeunesse africaine qui représente l’avenir ; qu’ils s’attèlent à créer un cadre fiscal et économique qui permettra l’insertion des jeunes et incitera les acteurs du secteur privé à embaucher. A titre d’exemple, on peut proposer un crédit d’impôts pour les entreprises qui emploient les jeunes, ou une baisse des charges sociales pour les entreprises qui intègrent des jeunes dans le cadre d’un programme d’apprentissage ou d’une alternance. Si on veut aller encore plus loin, les dirigeants pourront réfléchir à des projets de loi contraignant certaines entreprises à embaucher des stagiaires. Dans le cas contraire, les entreprises devront payer une taxe d’apprentissage qui sera reversée à un fonds pour l’emploi des jeunes. Tout ceci pourra être mis en œuvre avec un mécanisme de suivi des engagements basé sur la blockchain. En effet, ce ne sont pas les dirigeants politiques qui créent les emplois, mais leurs actions et décisions permettent de créer les conditions d’un dynamisme de l’économie, générant ainsi un besoin en ressources humaines. Plus nous aurons des conditions favorables pour l’activité économique, plus nous aurons besoin de salariés pour soutenir l’économie. Je souhaite donc que les dirigeants mettent en œuvre des mécanismes pour soutenir l’économie et le secteur privé, tout en incitant les acteurs économiques à favoriser l’emploi des jeunes en échange d’avantages fiscaux pour ceux qui jouent le jeu et de taxes pour ceux qui refuseront de s’y faire. Mais tout cela doit être encadré : la taille et la santé financière des entreprises doivent être prises en compte.  Par ailleurs les dirigeants pourront également créer des fonds dédiés pour soutenir et financer les projets des jeunes entrepreneurs, ceux qui ont cette ambition. Dans certains pays ces structures existent déjà mais il faut que les dirigeants mettent l’accent sur la gestion de ces fonds.

 

A.E : Quelle est votre analyse du sommet France-Afrique, qui a eu lieu récemment entre le président Emmanuel Macron et des jeunes africains ?

 

De mon point de vue, et pour revenir un peu sur l’expression phare de ce sommet à savoir « Si la relation entre les pays d’Afrique et la France était une marmite, elle serait sale ». Pour ma part, je dirais plutôt « si les relations entre les pays d’Afrique et la France étaient comparables à des marmites, on distinguerait évidemment des marmites sales mais aussi des marmites propres dans lesquels on pourrait cuisiner des mets succulents ». Car en effet, la France et l’Afrique sont liés par des accords, des partenariats liés à leur histoire. Bien que toutes les relations entre la France et l’Afrique ne soient pas forcément irréprochables, il faut quand même noter quelques éléments positifs. Dans toutes les relations, il y a forcément des hauts et des bas, des points positifs et négatifs. On peut voir le verre à moitié vide ou à moitié plein mais quoi qu’il en soit le verre n’est ni vide, ni plein. Pour ma part je pense que ce sommet a eu le mérite d’être et a permis à la jeunesse africaine de s’exprimer ouvertement en toute liberté, fraternité et égalité. Sauf erreur de ma part c’est la première fois qu’un tel sommet « sans filtre » est organisé. C’est une excellente initiative dont pourrait s’inspirer nos dirigeants pour écouter la jeunesse de toutes les nations africaines. Ce sommet a été une aubaine pour les jeunes africains, qui ont eu l’occasion de faire entendre leur voix et de partager leurs visions et souhaits des futures relations entre la France et l’Afrique. C’est une initiative à saluer et j’espère qu’elle sera pérenne.

A.E : Que pensez-vous de l’Entrepreneuriat féminin en Afrique ?

L’Entrepreneuriat Féminin a toujours été dans l’ADN des peuples africains. En effet, les femmes africaines ont toujours été douées pour l’Entreprenariat, mais malheureusement elles sont peu suivies et accompagnées dans leurs entreprises. Lorsque j’étais jeune dans les années 90, nos papas étaient très souvent fonctionnaires ou travaillaient pour un employeur. Mais nos nombreuses mamans qui n’avaient pas eu la chance d’aller à l’école essayaient comme elles pouvaient de mener des activités informelles (magasin, vente de beignets, vente de bissap etc). Selon sa définition, l’Entrepreneuriat, désigne le fait de mener une activité dont on est soi-même l’initiateur. On peut donc qualifier « d’Entrepreneuses », toutes les femmes qui ont des hangars de vente de nourriture, des étalages ou des magasins au marché. Ainsi, je pense qu’il y a beaucoup plus d’Entrepreneuses que d’Entrepreneurs en Afrique et c’est la raison pour laquelle, nos dirigeants doivent les soutenir, les aider à se moderniser pour sortir de l’informel. Les « Entrepreneuses » africaines jouent un rôle très important dans la chaîne de valeur économique des pays africains. Mais vu qu’elles sont pratiquement toutes dans l’informel, nous ne nous rendons pas compte qu’elles représentent un poumon de notre économie. Imaginez-vous que toutes les femmes de toutes les communes de la ville d’Abidjan, qui ont les hangars de nourriture, des étalages et magasin dans les marchés décident de ne pas travailler pendant trois jours ? vous imaginez ce qui pourrait se passer ? Nos dirigeants doivent mettre en place des structures spéciales d’accompagnement et de financement pour promouvoir l’entreprenariat féminin qui dans sa grande majorité relève de l’informel.

A.E : Dites-nous quels sont les inconvénients de la Blockchain ?

 

En ce qui concerne les inconvénients, je tiens tout d’abord à préciser que cette technologie est approuvée, elle a été testée dans plusieurs secteurs avec succès. Cependant l’implémentation de la technologie est faite par des humains et il peut s’avérer dans certains cas, qu’une mauvaise programmation du protocole ou de l’algorithme soit sujet à des inconvénients. Mais lorsque la programmation est testée vérifiée et validée pour répondre conformément aux besoins ayant fait l’objet de l’implémentation, il n’y aura que des avantages. Par ailleurs, l’immuabilité des données enregistrées sur une blockchain peut être considéré comme un inconvénient dans les secteurs ou les activités ou des informations doivent être corrigées ou modifiées. Mais il existe des solutions pour y remédier, dans ce cas il faut procéder à un « FORK » de la blockchain. Cela a été le cas de la « blockchain Etherum ». Aussi, nous pouvons noter le fait que certains algorithmes de consensus nécessitent une puissance de calcul pour valider les informations de la blockchain. C’est le cas de l’algorithme de la « preuve de travail » ou « proof of work », qui fait appel aux mineurs qui sont de gros consommateurs d’énergie. Le minage, c’est lorsque plusieurs ordinateurs se font compétition pour la résolution d’une série de calculs qui permettra le transfert des informations cryptées une fois qu’elle a été résolue. Pour certains experts, l’utilisation de cet algorithme à un impact non négligeable sur l’environnement, ce qui représente un inconvénient. Par ailleurs, l’adoption généralisée de la blockchain peut être freinée par le fait que les utilisateurs finaux ont du mal à saisir les avantages de la blockchain à cause de sa complexité et de son fonctionnement fastidieux.

A.E : Votre mot de fin ?  

J’incite les particuliers et toutes les entreprises à s’intéresser à cette technologie. Je profite pour lancer un appel aux décideurs africains afin que ces derniers prennent des initiatives pour encourager et promouvoir l’utilisation de la blockchain. Je souhaite vivement qu’à l’horizon 2025, la blockchain ne soit plus un mythe mais une technologie au service du développement du continent africain. La technologie de l’information a changé la façon dont les gens créent de la valeur économique ; la technologie de valeur elle changera le fonctionnement de nos organisations et notre mode de vie. Cette transformation est inéluctable, il faut la piloter et non la subir. Merci infiniment à l’équipe du site Afrique Economie de nous avoir donné cette lucarne, afin de parler de cette nouvelle technologie pour le continent africain.

 

 

 

                                                               Interview réalisée par Nadège Koffi

 

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