Jack HAMANDE, Chef de délégation pour la Belgique du 27ème Congrès Postal Universel et DG de la Poste de Belgique : « Notre candidature est solide, notre ambition est forte et nous verrons ce que les Membres décideront mercredi 25 août 2021 à Abidjan »

Jack HAMANDE, Chef de délégation pour la Belgique du 27ème Congrès Postal Universel et DG de la Poste de Belgique : « Notre candidature est solide, notre ambition est forte et nous verrons ce que les Membres décideront mercredi 25 août 2021 à Abidjan »

Jack HAMANDE, un des quatre Directeurs de l’IBPT, fait partie du trio de candidats à la Direction Générale de l’Union Postale Universelle (UPU), qui doit avoir lieu ce mercredi 25 août 2021 au Sofitel Hôtel Ivoire d’Abidjan, dans le cadre du 27ème Congrès de l’UPU qui se tient depuis le 09 et prendra fin le 27 août 2021.

Afin de mieux connaître ce candidat et ses chantiers pour l’Union Postale lorsqu’il sera élu à la Direction Générale de l’UPU, nous avons tenu à avoir une interview avec M. HAMANDE ; où également il s’est prononcé sur la Poste de Côte d’Ivoire, qu’il trouve dynamique et innovante.

   

A.E : Nous sommes à quelques jours de la fin du 27ème Congrès Universel Postal organisé par le Gouvernement ivoirien, le Ministère de tutelle, Ministère ivoirien des TIC et de l’Innovation, ainsi que de la Poste de Côte d’Ivoire. Quelles sont vos impressions, surtout de l’organisation et des thématiques abordées depuis plusieurs semaines ?

Mais tout d’abord l’organisation est une excellente organisation ; l’accueil a été magnifique, dans le contexte sanitaire que nous connaissons, en sachant qu’il n’était pas évident de garantir cette organisation et donc aujourd’hui, plus d’une centaine de pays sont présents à Abidjan ; donc nous avons eu le défi à la fois organiser un Congrès classique, mais le combiner avec un Congrès hybride, ce qui veut donc dire que beaucoup de délégations ; on parle de plusieurs milliers de personnes suivent les débats quotidiens du Congrès. Alors en ce qui concerne les thèmes, ils y avaient un grand nombre de thèmes abordés ; citons quelques-uns d’entre eux qui sont importants « LE CATALOGUE DES SERVICES ; LA TARIFICATION APPLICABLE AU NIVEAU DES ECHANGES POSTAUX ENTRE LES PAYS ; etc » et aussi discuter des réformes et parmi celles-là, la plus importante celle que nous avons clôturé aujourd’hui et qui était géré par la Belgique et le Kenya, en terme de processus est « L’OUVERTURE DE L’UNION POSTALE UNIVERSELLE A D’AUTRES ACTEURS DU SECTEUR POSTAL » . Et donc on peut dire aujourd’hui que les avancées ont été enregistrées ; peut-être que certains auraient aimé aller plus loin, d’autres moins loin ; un compromis s’est dégagé à l’unanimité et donc nous allons devoir dans les prochaines années, faire l’implémentation de ces décisions. Il y a bien entendu aussi, et sa c’est la conclusion qu’on aura de confirmer ; c’est bien sûr « la Stratégie d’Abidjan ». Nous avons débattu du cycle d’Abidjan, ainsi que les objectifs d’un Plan opérationnel qui devront être réalisés par la Côte d’Ivoire pendant ce cycle, c’est-à-dire pendant les quatre prochaines années et particulièrement articulées sur trois piliers. Le premier c’est le développement du secteur postal et s’assurer que l’Union Postale joue ce rôle, en tant que Forum ; deuxièmement, c’est le développement de services innovants et abordables pour l’ensemble des Membres et la troisième chose, c’est le partage naturellement et la gestion des informations dans un contexte de la gestion de l’information dite privé, qui est nécessaire pour pouvoir opérer un certain nombre de services postaux entre les différents pays.

A.E :  Nous avons également l’information, que la Belgique par votre canal, se présente à la candidature de Directeur Général de la Poste Universelle. Quelles sont vos chances de remporter ce poste, quand on sait qu’il y a également le Japon et la Suisse à cette élection ?

Ecoutez, la bonne nouvelle c’est que comme je dis toujours, nous avons été invités à l’élection ; et donc au départ, nous n’avions pas l’intention d’être candidat ; mais c’est suite je dirai aux excellentes prestations de la délégation belge au sein de l’Union Postale ces dernières années et depuis le Congrès d’Istanbul, où la Belgique s’est vue et en particulier moi, s’est vue confier les grands dossiers sensibles de l’Union Postale. Pour vous citer certains d’entre eux, la réforme de l’Union Postale ; après chaque pays trouvera sa pleine implémentation pour la première fois ici à Abidjan ; est une discussion qui a été menée au départ par la Belgique et qui a été apporté au Congrès d’Istanbul. Deuxième discussion, la Belgique s’est vue confier un sujet très délicat, puisqu’il s’agissait de traiter la problématique que les Etats-Unis avait mis en avant, avec un éventuel retrait à la clé, des frais terminaux et particulièrement pour les petits paquets ; et là aussi la Belgique a aussi montré sa capacité en collaboration avec le Kenya, à pouvoir traiter les problématiques comme celles-ci. Et enfin, celle que je vous citais tout à l’heure ; nous avons eu le dossier de l’ouverture de l’Union Postale Universelle (UPU), qui est un dossier qui a été discuté depuis 1934 ; et la Belgique s’est vue confier ce dossier en 2019 et vous avez aujourd’hui en 2021 à Abidjan, un consensus sur la marche à suivre dans les prochaines années. Alors pour répondre à votre question, concrètement la Belgique qui a été invitée suite à ses succès, avant d’arriver à Abidjan ; plusieurs pays dans différentes régions étaient très intéressés que la Belgique soit candidate au poste de Directeur Général ; et donc dans ce contexte-là, effectivement, nous avons donc répondu positivement à l’invitation, en sachant qu’il y avait deux pays et deux candidats, qui présentaient un programme. De manière très brève, nous pensons que nos références sont excellentes ; encore aujourd’hui la Belgique et le Kenya, puisque nous avons été souvent, on appelle les jumeaux, à travailler sur les dossiers difficiles ; je pense que l’audience est unanime, la Belgique et son Représentant, c’est-à-dire moi-même, en étant très humble, avoir montré la capacité à réunir, à établir les compromis. Et encore une fois, d’autres enjeux sont sur la table ; il y a naturellement différents intérêts ; et si vous me demandez quelle est mon estimation de notre candidature technique, elle est excellente. Je pense que nous sommes parmi les candidats, à démontrer le plus de résultats concrets au niveau de l’exécution de Programmes importants. Nous verrons ce que les délégués vont choisir et j’ajouterai également que nous sommes le candidat qui porte la plus grande ambition politique pour le secteur postal ; puisque grosso modo notre vision pour le secteur postal de demain est de le faire grandir de manière durable au profit de tous ; et nous sommes le seul candidat qui a annoncé cette ambition de faire grandir le secteur postal ; en le faisant grandir de manière inclusive, accélérer la croissance du secteur postal en créant des écosystèmes ; et troisième ambition, c’est le commerce en ligne pour tous, en sachant que le commerce en ligne est particulièrement important dans des pays comme en Afrique ; mais aussi en Belgique, où le tissu économique qui est composé de Petites et Moyennes Entreprises (PME). Notre candidature est solide, notre ambition est forte et nous verrons ce que les Membres décideront mercredi.

A.E : Pouvez-vous nous faire un petit bilan de la Poste de Belgique ?

La poste Belge est comme toutes les autres postes en pleine transformation depuis un certain temps. De manière générale, nous avons réussi en Belgique, à voir une diminution des courriers-lettres, moins importantes que dans beaucoup d’autres pays ; cela veut dire que les Produits liés aux Produits-lettres ont été toujours innovantes ; par exemple, pour utiliser des courriers qu’on appelle du Marketing direct ; à continuer à être utilisés. Les Produits ont été adaptés de manière à ce que les clients aient un Plan opérationnel et un Plan financier, qui reste attractif par rapport à d’autres alternatifs ; et bien entendu, la certitude dans certains cas de pouvoir obtenir donc la livraison des courriers et des paquets. Deuxième chose, la Poste s’est transformée pour pouvoir augmenter sa capacité à gérer des paquets. Aujourd’hui, nous sommes à un moment de changement où la Poste a investi dans sa capacité dans le commerce en ligne et notamment dans ses capacités à remonter la chaîne de valeur. Donc la Poste belge ne fait pas uniquement de la distribution de paquets et de lettres ; mais elle fait également les plaques d’immatriculation, elle gère des processus digitaux vers un environnement physique ; elle gère également le « supplyting », qui est la chaîne d’approvisionnement complet entre un site internet ; puisque la Poste belge offre ce service (un petit commerçant peut aller en ligne grâce à ce site et la poste belge va s’occuper de l’ensemble des tâches qui sont liées à l’acheminement du paquet jusqu’à sa destination, y compris les retours). Donc, sans préjugés du futur, la Poste belge choisit des orientations qui sont naturellement les grands moteurs de croissance dans le secteur postal ; puisque j’ai cité le commerce en ligne notamment.

A.E : En tant que futur DG de cette poste, s’il venait que vous remportez les élections le mercredi 25 août 2021. Quelles seront les premiers chantiers de vos missions ?

Les premiers chantiers se sera d’une part un engagement direct avec les parties prenantes, avec les Membres ; donc au sein de l’Union Postale Universelle (UPU), nous avons deux communautés ; les Gouvernements, les régulateurs ; mais également les Opérateurs postaux. Il faut savoir que selon les régions, les Opérateurs postaux font face à des défis qui sont parfois similaires, mais pas de la même ampleur ; exemple le commerce en ligne est évident dans certaines régions ; prenons par exemple les Etats-Unis, l’Amérique du Nord ou l’Asie ; ce n’est pas le cas en Afrique. Les vrais défis pour y accorder les meilleures attentions ; pour créer les meilleures solutions. La feuille de route qui est donnée dans « la Stratégie d’Abidjan », la traduire dans les actes concrets et par des priorités concrètes à faire tout de suite. Deuxième chose à faire effectivement, au niveau de l’Union Postale Universelle (UPU), est en difficulté financière ; il va falloir penser autrement, il va falloir gérer les choses de manière à assurer sa pérennité sans devoir demander des moyens supplémentaires à ces Membres. Au moment où nous parlons aujourd’hui, les Membres expriment leur volonté de ne pas augmenter leurs dépenses vis-à-vis de l’Union Postale. Et cela est un message important ; cela veut dire que faire mieux avec la même chose et voir même, faire plus, avec la même chose ; et cela est un changement de culture. Donc l’UPU doit être agile, être capable de s’adapter rapidement, mais surtout, créer de la valeur postale pour ses Membres.

A.E : La thématique centrale du 27ème Congrès qui se tient en Afrique, après 87 ans que le continent africain n’est pu organiser le congrès de l’UPU, porte sur le « E-Commerce », c’est-à-dire la Digitalisation des services postaux. Avez-vous une idée des réalités du continent africain, vu que vous aurez à gérer tout également au niveau de l’Afrique ?

Mais écoutez, la question m’a été posée un jour ; c’est en Europe ou dans d’autres régions, il y a des développements qui sont des lignes à suivre ; moi je dirai que nous avons tous à apprendre les uns des autres. Il faut savoir que dans certains pays, dans certaines régions en Afrique, on est bien au-delà de ce qu’on fait dans d’autres régions en Europe ou en Amérique du Nord ou en Asie. On regarde ce qui se passe, au niveau de certains pays africains, parce ce que la difficulté d’avoir peu de connectivité, d’avoir un taux de pénétration, je dirai des services bancaires qui est faibles ; a emmené pas mal de pays africains à trouver des alternatives ; et donc ces alternatives sont innovantes et donc, il va falloir ce qu’on va pouvoir apprendre de l’Afrique et on va voir ce que nous pouvons apprendre à l’Afrique. Une des choses qui est importante, c’est ce que nous pouvons apprendre des uns et des autres ; c’est comment aider les pays africains à accélérer l’adoption des services digitaux, au travers de la connectivité ; il faut donc créer des écosystèmes avec des Opérateurs de Télécommunication ; mais également avec les acteurs financiers ; comment s’assurer si on veut réussir dans le commerce en ligne, que chaque citoyen en Afrique ou ailleurs, dans le monde, puisse bénéficier à la fois d’une inclusion financière et à la fois d’une inclusion digitale. Et pour la première fois, dans notre ambition, nous allons travailler si demain (mercredi 25 août 2021) j’étais Directeur Général, à faire converger le monde du Digital avec le monde postal, en y comprenant bien sur des éléments essentiels au commerce en ligne ; c’est-à-dire la problématique de la logistique ; la problématique des finances, etc. Donc nous avons tous à apprendre, je pense qu’en Afrique il y a des défis qui sont relativement bien identifiés ; la bonne nouvelle c’est qu’il y a des moyens en tant que futur DG, j’engagerai des pourparlers ; je tenterai de convaincre la Banque Mondiale, les Partenaires Institutionnels comme l’Union Européenne et d’autres Partenaires,  d’investir dans des écosystèmes positifs où chacun pourra y gagner ; dans le développement des affaires, développement des valeurs, pour pouvoir bien évidemment faire grandir le secteur postal.

A.E : A quelques jours de la fin du Congrès Universel Postal, quelles sont vos sentiments, vu qu’une stratégie sera prise pour le secteur de la Poste, appelée « Stratégie d’Abidjan » ?

« La Stratégie d’Abidjan » a définit les grands piliers, j’allais dire la bonne nouvelle c’est que la Côte d’Ivoire lancera la manœuvre, vu qu’elle va occuper la position Président du Conseil d’Administration ; donc en tant que potentiel futur Directeur Général, nous formerons un binôme important qui permettra justement dans notre diversité de pouvoir faire et exécuter des leviers de manière à pouvoir réaliser cette stratégie. Mais une chose doit être très claire, notre candidature est une candidature d’ambition. Nous avons le sentiment que la Côte d’Ivoire partage cette ambition ; nous ne sommes pas une candidature d’attente. Il est clair que nous voulons réaliser des résultats ; nous voulons que nos Membres, c’est-à-dire les Etats et les Opérateurs puissent mesurer clairement l’impact de nos actions ; par des résultats concrets. Et donc, à la fin de ce Congrès, la feuille de route se dessine, elle va être approuvée et se sera avec énormément d’énergie, également de passion qu’avec la Côte d’Ivoire, on aura à se mettre au travail tout de suite, en sachant naturellement comme je le disais sans vouloir me répéter, que les défis sont énormes ; que les moyens sont rares et qu’il va falloir être extrêmement créatifs et je suis très heureux de pouvoir m’appuyer sur une expérience à la fois dans le Secteur Public et dans le Secteur Privé, pour justement pouvoir développer ce type d’approche un peu innovante en terme d’écosystème.

 A.E : Que vous inspire la Poste de Côte d’Ivoire ?

Le Patron de la Poste de Côte d’Ivoire a ce que l’on souhaite de plus chez un patron d’une poste ; c’est-à-dire quelqu’un qui à la fois la vue de la réalité opérationnelle des défis de la poste ; mais qui a en même temps une vision beaucoup plus holistique de la situation. C’est quelqu’un qui insuffle un vent positif dans une Organisation qui se transforme et si j’étais postier aujourd’hui, de la Poste de Côte d’Ivoire, j’en serai vraiment très fier, d’avoir un CEO aussi dynamique, impliqué capable de comprendre les problématiques et les grands défis du Digital et du commerce en ligne ; et je suis convaincu qu’au quotidien, il essaie d’insuffler cela à la Poste ivoirienne. Donc, je dis à tous les Postiers et Postières de la Côte d’Ivoire, faites-lui confiance parce ce qu’il va vous emmener vers de nouveaux horizons et cela ne sera pas que du bon pour l’ensemble des postiers et postières ; mais également pour les Entreprises ivoiriennes et bien sûr pour l’ensemble des citoyens et du pays en général.

A.E : Votre mot de fin à nos lecteurs

Mon mot de fin est de dire que la Poste est essentielle, ne l’oublions pas et réinventons la Poste de demain tous ensemble. Merci à l’équipe d’Afrique Economie qui m’a donné cette opportunité de présenter mes chantiers et défis au soir de notre élection.

 

                                                                     Interview réalisée par Nadège Koffi

 

 

 

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