Une deuxième ligne de chemin de fer à Abuja

Une deuxième ligne de chemin de fer à Abuja

Abuja Light Rail (Central – Idu – Airport) a commencé ses opérations le lundi 31 août 2020 dans la ville d’Abuja (Nigeria-Afrique de l’Ouest), afin de desservir les populations.

En effet, cela revient à la deuxième ligne de chemin de fer à Abuja. Une première ligne longue de 26,7 kilomètres a été inaugurée le 12 juillet 2018. Le Projet de système de transport en commun ferroviaire d’Abuja a été lancé en 2007 avec l’assistance de la Chine confiée à la société chinoise « China Civil Engineering Construction » qui finance sa réalisation à travers une série de prêts et assure sa construction. Les deux lignes totalisant 45,28 kilomètres pour un cout de 745 millions d’euros.

Par ailleurs, Abuja Light Rail est un système de transport en commun ferroviaire en cours de réalisation à Abuja, capitale administrative du Nigeria peuplée de 2,5 millions d’habitants. Le réseau comprend six lignes totalisant 292 kilomètres.

Notons que le Secteur ferroviaire au Nigéria est contrôlé conjointement par le Ministère fédéral des Transports et les États fédérés, qui gèrent respectivement les Projets d’infrastructure ferroviaire au niveau national et local. Ainsi, la Société Publique des Chemins de Fer (NRC) exploite exclusivement les chemins de fer au niveau fédéral. En revanche, la gestion de Projets au niveau des États fédérés à l’instar du métro de Lagos, relève des Agences des États fédérés concernés. Qu’il s’agisse du transport de passagers ou de fret, ce mode de locomotion est sous-exploité. Selon le Bureau Nigérian des Statistiques (BNS), le système ferroviaire aurait transporté 3 milliards de passagers en 2018. Si ce chiffre est en progression de 16% par rapport à 2017, il reste faible par rapport aux 15,5 milliards de passagers transportés en 1984. Le Secteur laisse ainsi la place aux autres modes de transports, notamment au Secteur aérien qui comptabilise 12,8 milliards de passagers intérieurs en 2018. Il en va de même pour le fret ferroviaire, avec seulement 300.000 tonnes transportées en 2017 contre jusqu’à 3 milliards de tonnes dans les années 1960 et les 72 Mt enregistrés pour le trafic maritime dans les ports nigérians. Près de 90% du Commerce intérieur du Nigeria reposerait aujourd’hui sur le transport routier malgré un réseau insuffisamment développé et entretenu, causant congestion et coûts de transport plus élevés, sans compter des risques sécuritaires élevés. Rappelons que l’infrastructure ferroviaire pâtit d’une faiblesse d’investissements pour sa maintenance et son expansion. En 2018, les dépenses en capital du Ministère fédéral des Transports n’étaient que de 650 milliards d’euros, dont seulement 170 milliards d’euros pour les Projets ferroviaires, avec des revenus générés de seulement 5 milliards d’euros pour le transport de passagers et 1 milliards pour le transport de marchandises. Ces chiffres sont à mettre en parallèle avec un besoin d’investissement estimé pour le secteur à 75 milliards de dollars selon la Commission Nationale de Planification et entre 35 et 45 milliards de dollars, souligne-t-on.

 

 

Patrice Bantchi

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