Fatna CHANANE, Artiste peintre marocaine : « Les thématiques de mes tableaux valorisent la culture marocaine à la femme noire africaine et en même temps transmettent mon message de paix, d’amour et de tolérance et d’intégration à l’échelle de l’Afrique et du monde »

Fatna CHANANE, Artiste peintre marocaine : « Les thématiques de mes tableaux valorisent la culture marocaine à la femme noire africaine et en même temps transmettent mon message de paix, d’amour et de tolérance et d’intégration à l’échelle de l’Afrique et du monde »

Native du Maroc, plus précisément de Casablanca (capitale économique) du royaume chérifien, cette mère de trois enfants qui a eu une formation de Technicienne spécialisée en Programmation et Analyse s’est reconvertie au domaine de l’Art, qu’elle manie de façon professionnelle et avec brio à travers des tableaux exposés sur le continent africain et à l’international.

Dans une interview accordée au site www.afriqueeconomie.net, cette jeune dame nous explique comment lui est venue cet amour pour la peinture et les thématiques qui lui donnent de l’inspiration. Également, elle nous révèle les difficultés de tous les artistes à vivre de leur art sur le continent africain et dévoile que la fixation du prix de leurs œuvres sont généralement fait par les galeristes, les fondations, les collectionneurs, les amateurs de l’Art.

A.E : Présentez-vous à nos lecteurs

Je suis Fatna CHANANE, native de Casablanca, mère de trois enfants, artiste dans l’âme depuis mon jeune âge, même avec un parcours scolaire loin du dessin et de la peinture, j’ai continué à croire en mon rêve qui est de pouvoir un jour exposer mes tableaux et exercer ma passion en tant que métier.

A.E : Quelle est votre formation ?

Ayant eu un diplôme de Technicienne spécialisée en Programmation et Analyse, puis d’autres formations loin de l’Art, aussi, je n’ai pas exercé ni dans l’un, ni dans l’autre. Je me suis focalisée dans ma famille en attendant le bon moment pour réaliser mon rêve et à vrai dire au début c’était la thérapie qui m’a fait rencontrer l’Art. A la naissance de mon deuxième enfant, j’ai entamé des cours professionnels de peinture auprès de spécialistes ainsi que d’autres formations et stages dans le domaine. J’ai touché à plusieurs techniques et styles. J’ai commencé à peindre dans l’ombre tout d’abord pendant des années pour ma famille et mes amis (es) et j’ai même aménagé un atelier de travail et d’exposition au sein de ma maison pour être toujours auprès de mes enfants. En 2011, j’ai organisé ma première exposition et depuis je participe à plusieurs manifestations culturelles, que cela soit des symposiums, des festivals, expositions collectives, bien sûre nationaux et internationaux.

A.E : Quels sont les thèmes de vos tableaux ?

J’ai beaucoup travaillé sur le thème du Patrimoine parce ce que j’appartiens à ce beau pays qui possède un patrimoine culturel et artistique tellement diversifié, qui suscite admiration et intérêt et c’est pour cela j’ai toujours essayé de commémorer notre patrimoine et de lui redonner ces lettres de noblesses avec ma peinture. J’ai travaillé aussi sur le thème de la femme africaine. J’exalte la femme africaine, par conséquent toutes les femmes africaines du monde. J’essaie de mettre en avant la force et la beauté de la femme africaine et j’ai aussi essayé de montrer les deux cultures en même temps. J’ai mis des bijoux amazighs qui marquent la culture marocaine à la femme noire africaine et en même temps c’est pour transmettre mon message de paix, d’amour et de tolérance et d’intégration à l’échelle de l’Afrique et du monde.

       

A.E : Avez-vous déjà reçu des distinctions ? Si oui, citez-nous quelques-unes.

Oui, j’ai déjà reçu des distinctions entre autres, le « MOUKAWILA TROPHY« , dans la catégorie Art en 2017, le diplôme de médaille de bronze de l’Académie International « LE MÉRITE ET DÉVOUEMENT FRANÇAIS », en Avril 2018. Aussi, cette même année (2018), plus précisément en Avril 2018, j’ai obtenu le Prix Africain d’Excellence « SPADE MAROC 2018« . Également, en octobre 2019, j’ai représenté mon pays le Maroc, au Symposium International de peinture et sculpture Lac-Saint Jean à Saguenay Chicoutimi et au Carrousel du Louvre du même mois d’octobre 2019. Cette année 2019, j’ai représenté mon pays et mon continent au Canada (Amérique du Nord) et j’ai représenté aussi mon pays plusieurs fois en Europe et bientôt aux États-Unis et à Dubaï.

       

A.E : Pensez-vous que le métier de l’Art en Afrique est rentable ?

Le métier de l’Art est rentable pour certains artistes parce qu’il y a des artistes qui arrivent à faire fortune mais généralement l’artiste n’arrive pas à vivre de son art malheureusement parce ce que la situation de l’artiste est très liée à la situation politique, économique et certaines situations ne laissent rien augurer de bon. Franchement il y a plusieurs problématiques, je vais parler du manque d’infrastructures comme les galeries d’art, les instituts, les musées. C’est difficile car l’artiste trouve beaucoup de difficultés à exposer ses œuvres et souvent ils se trouvent exploiter par les galeries, les associations, malheureusement c’est une réalité qu’il ne faut pas nier. Il y a aussi les impôts sur les produits de l’art qui rend la matière première un peu chère parmi les problèmes de l’artiste. A mon avis pour améliorer la scène artistique, il faut avoir des infrastructures solides, c’est-à-dire des galeries d’art, des instituts, des unités d’art graphiques, des musées. Il faut avoir un appui du Ministère de tutelle, aux manifestations artistiques et il faut améliorer les conditions de l’artiste, c’est-à-dire l’artiste doit avoir une couverture médicale, il doit être assuré.

A.E : Quel est votre modèle dans ce domaine ?

Je m’intéresse à plusieurs mouvements et courants artistiques. J’adore l’Art en général, ce qui explique que j’aime plusieurs artistes ayant des styles différents. Plus jeune, j’étais passionnée par les œuvres de Salvador Dali, Picasso, etc, parce ce que j’aime tous les mouvements et courants artistiques. Que cela soit l’hyper-réalisme, le réalisme, l’abstrait, l’impressionnisme ; donc presque tous les mouvements. J’essaie de toucher à plusieurs techniques et plusieurs styles et j’aimerais bien un jour avoir un style propre à moi dont je serai satisfaite.

 

A.E : Combien de temps mettez-vous pour réaliser une œuvre ?

Une œuvre peut prendre six mois ou un an de travail comme elle peut prendre une journée. Cela dépend de l’inspiration.

 

A.E : Combien d’œuvres approximativement avez-vous pu vendre depuis que vous vous êtes lancée dans la peinture ?

Franchement, je n’ai pas compté mais je peux te dire que dans mes débuts, je m’attachais beaucoup à mes œuvres  (qui sont comme mes bébés) et cela m’étais difficile de les vendre, mais je me suis habituée après, vu que cela est devenu un métier pour moi.

A.E : Quels sont vos Projets à court et moyen termes ?

Actuellement je suis en pleine préparation pour une exposition individuelle et j’aurai une participation à un symposium à Paris (Europe), dans le mois de janvier 2020, entre le 25 et le 30 janvier 2020. Et j’ai d’autres Projets prochainement aux États-Unis (Amérique) à New-York et à Dubaï.

A.E : Les prix de vos œuvres sont-ils abordables à toutes les couches sociales ?

Généralement les prix des œuvres est lié et définit par le marché de l’Art, c’est-à-dire se sont les galeristes, les fondations, les collectionneurs, les amateurs de l’Art qui définissent les prix des œuvres d’un artiste.

A.E : Votre mot de fin à nos lecteurs

Mon mot de fin, je dirai pour moi l’Art c’est la vie, c’est le miroir de la vie qui permet de donner libre court à son imagination et d’exprimer son ressenti et de le reproduire sur la toile. Un art qui permet de rassembler toutes les religions, tous les peuples sans distinctions de races, d’origines. L’art est simplement un monde magique. Merci infiniment au site www.afriqueeconomie.net qui a porté un intérêt à mon art au travers de cette interview que vous m’avez accordé.

 

 Interview réalisée par Nadège Koffi

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